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INTERVIEW CONSTRUCTEUR
Paris, le 23 septembre 2025

J-P Tartaglia (CFMoto, Zontes) : dans un contexte compliqué, notre offre répond aux besoins

J-P Tartaglia (CFMoto, Zontes) : dans un contexte compliqué, notre offre répond aux besoins

CF Moto et Zontes ont immatriculé en France 3025 (+129,7%) et 1772 (+20,4%) motocycles au premier semestre 2025. Pour Moto-Net.Com, le directeur général adjoint de l'importateur GD France analyse le marché moto, le phénomène Euro5+, l'accueil des nouveautés 2025, l'impact du contrôle technique, etc. Interview MNC de Jean-Philippe Tartaglia.

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Moto-Net.Com : Le marché moto est en baisse de au premier semestre 2025 (-13,3% Vs 2024), mais vous vous y attendiez sans doute, en raison des effets secondaires du "dopage aux produits Euro5" observée fin 2024 ?
Jean-Philippe Tartaglia, directeur général adjoint de GD France :
Oui, absolument. Ce recul ne nous surprend pas vraiment. Comme lors de chaque passage à une nouvelle homologation (comme en 2020 avec le passage Euro4 / Euro5), fin 2024 de nombreuses offres ont été faites sur les modèles Euro5 en stock. Ceci a créé un pic d'immatriculations inhabituel pour une fin d'année, sur un marché très dépendant de saisonnalité et sur lequel les mois d'hiver sont habituellement plus plats. Donc la baisse du premier semestre 2025 est largement liée à ce phénomène, couplé à un contexte économique que nous savons compliqué.

MNC : Quel est votre bilan sur ces six premiers mois ?
J-P. T. :
Concernant nos marques CFMoto et Zontes, le bilan est clairement positif, avec une belle croissance générale, et de nombreuses nouveautés qui ont réussi à séduire immédiatement les utilisateurs. Nous nous plaçons notamment sixième constructeur du marché moto en France avec CFMoto, ce qui démontre un intérêt croissant des utilisateurs pour nos marques.

MNC : Quel accueil ont réservé les motards français à vos nouveautés 2025 ?
J-P. T. :
L'accueil réservé à nos nouveautés 2025 est excellent. Dans un contexte économique compliqué, l'offre proposée par CFMoto et Zontes répond aux besoins des utilisateurs avec des motos modernes, technologiques, très équipées, à des prix contenus. Avec six nouveautés sur le début d'année, dont trois sur le segment très porteur du trail, une 125, et un nouveau moteur 3-cylindres décliné sur deux modèles, CFMoto étend son offre déjà importante afin de satisfaire le plus grand nombre d'utilisateurs. De son côté, après avoir fait ses preuves en occupant le podium du marché des 125cc à boîte depuis plusieurs années, Zontes est arrivé avec un trail 3-cylindres suréquipé à un tarif défiant toute concurrence, répondant ainsi à la demande des utilisateurs existants.

MNC : Comment se présente le second semestre pour GD France ?
J-P. T. :
Comme nous l'évoquions au début de l'article, le marché moto est très dépendant de la saisonnalité. Nous savons donc que les trois derniers mois de l'année sont moins propices à l'achat pour les motards. Cependant, nous allons continuer à renforcer notre position de sixième constructeur du marché moto grâce à plusieurs critères : des nouveautés, des offres, des aides financières, et du stock !

MNC : Quelles seront les nouveautés présentées par vos marques pour 2026 ?
J-P. T. :
Nous allons tout d'abord nous concentrer sur la nouveauté Zontes au mois d'octobre : la 703RR, sportive "mid-size" qui reprend la plateforme moteur du trail 703F. Cette même plateforme sera déclinée en 2026 sur un roadster, la 703R, et une moto touring, la 703T. Mais les nouveautés ne s'arrêteront pas là pour Zontes qui prépare de nombreuses nouveautés motos et scooters : elles seront présentées lors du salon Eicma à Milan en novembre.

C'est également le cas pour CFMoto dont les nouveautés seront dévoilées le 4 novembre lors de la conférence de presse. Sans dévoiler d'information, l'usine a pour habitude de transformer les prototypes en véhicules de production d'une année à l'autre : il ne serait donc pas étonnant de retrouver certains éléments dévoilés en 2024, en version définitive ce 4 novembre.

Nous aurons également le plaisir de représenter deux nouvelles marques sur le marché français, mais nous vous en dirons plus très rapidement...

MNC : Le renouvellement quasi-complet des motos en raison de la nouvelle norme Euro5+ se répercute sur le trafic en concessions, même si les visiteurs n'achètent pas forcément ?
J-P. T. :
Je ne pense pas que la norme Euro5+ ait réellement changé le trafic en concession. Les utilisateurs continuent de se déplacer pour découvrir, et essayer les modèles en concessions, surtout pour des marques émergentes comme peuvent l'être CFMoto et Zontes. Grâce aux médias, au bouche-à-oreille, aux réseaux sociaux, etc, nos marques suscitent un réel intérêt, et ne rencontrent plus de frein réel, mais les utilisateurs ont besoin de voir et essayer le produit avant de passer le cap de l'achat.

MNC : Le bon point, c'est que vos clients, qui sont des motards mais aussi des citoyens aux multiples tracas quotidiens sur fond de tensions à l'international, s'intéressent toujours à la moto même si ils ne renouvellent pas ou moins leur monture ?
J-P. T. :
Exactement. Nous observons que la moto reste avant tout une passion, un plaisir... Même si les contraintes s'accumulent (économiques, réglementaires, environnementales), la moto reste un échappatoire pour beaucoup, et notre offre permet justement aux utilisateurs de pouvoir garder cette passion grâce à des produits à moindre coût mais répondant à leurs besoins.

MNC : Est-ce que le contrôle technique a généré un surcroît d'activité dans les ateliers ?
J-P. T. :
Il faudrait poser cette question directement aux concessionnaires, nous n'avons pas reçu d'écho particulier en ce sens pour l'instant.

MNC : Le motard est aujourd'hui moins bricoleur, est-ce faute d'intérêt, de connaissance, de temps ?
J-P. T. :
C'est probablement un mélange des trois composantes : connaissance/technique, intérêt et temps… Les motos étant de plus en plus complexes (électronique, aides, normes, etc.), cela demande des compétences, des outils, des diagnostics qu'un amateur n'a pas toujours. Et cela impacte forcément l'aspect sécuritaire également, primordial en deux roues. De plus, si certains motards aiment et ressentent le besoin de s'occuper eux-mêmes de l'entretien de leur moto, beaucoup préfèrent déléguer l'entretien et se concentrer sur le plaisir de rouler. Enfin, la vie moderne laisse moins de temps pour bricoler. À cela s'ajoute une dimension de coût : vaut-il mieux acheter les outils, les pièces, le temps que cela prend, ou simplement confier à un atelier professionnel ? Pour beaucoup, le second choix l'emporte.

Bilan du marché de la moto et du scooter en France, les chiffres de juin 2025

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