Réunis samedi à Paris à l'appel de la Fédération autonome des transports UNSA-FAT pour revendiquer le droit à " un travail décent ", une bonne centaine d'artisans moto-taxis ont défilé de République à Bastille pour demander " une modification rapide de la loi " qui doit entrer en vigueur le 1er avril (lire notamment MNC du…
Réunis samedi à Paris à l'appel de la Fédération autonome des transports UNSA-FAT pour revendiquer le droit à "un travail décent", une bonne centaine d'artisans moto-taxis ont défilé de République à Bastille pour demander "une modification rapide de la loi" qui doit entrer en vigueur le 1er avril (lire notamment MNC du 18 juin 2009 : l'Assemblée nationale restreint l'activité des motos-taxis et MNC du 2 mars 2011 : le point sur le transport de personnes à moto).
Au guidon de leurs outils de travail rutilants et confortables (presque exclusivement des Honda Goldwing et quelques rares scooters Suzuki Burgman), les conducteurs de motos-taxis (ou "transport de personnes à moto" selon l'appellation officielle) ont dénoncé le fait que "chaque jour, par le seul fait de prendre un client sur la voie publique, nous sommes considérés comme des délinquants" passibles "d'une amende de 15 000 euros, d'un an de prison, de la confiscation du permis de conduire et du véhicule".
"A partir du 1er avril, 40% de nos collaborateurs, amis et camarades ne pourront plus exercer cette activité", a ainsi estimé Daniel Charlery, secrétaire général de la section moto à l'UNSA-FAT.
Alors que les taxis "traditionnels" à quatre roues entretiennent savamment la pénurie (il y aurait aujourd'hui à Paris moins de taxis que dans les années 20 !), les motos taxis représentent pourtant une excellente alternative pour des déplacements rapides malgré les embouteillages.
Pour autant, si les motos-taxis revendiquent une certaine complémentarité avec leurs collègues à quatres roues ("nous ne visons pas du tout la même clientèle", explique un des motards interrogés par Moto-Net.Com), la situation reste très différente au sein même de cette jeune profession entre "gros" acteurs comme Citybird ou Motocab - absents de la manifestation - et "petits" artisans : ces derniers reprochent aux premiers de bénéficier d'accords commerciaux avec les gares et les aéoroports, voire de "certains appuis politiques", tandis que les seconds accusent les premiers de ternir l'image de la profession en ayant recours à des pratiques déloyales.
Ainsi Motocab, l'un des leaders français du secteur avec 50 motos, s'estime satisfait de la nouvelle loi qui oblige les clients à réserver préalablement leur moto-taxi : "cette nouvelle réglementation récompense les efforts de Motocab entrepris avec Didier Gonzales et les représentants du ministère de l'intérieur", se réjouissait en juin 2009 Philippe Hervé, président de cette société détenue à 10% par Patrick Bruel, estimant que "c'est une vraie reconnaissance de notre savoir-faire car elle va permettre de structurer la profession en utilisant nos best practices : la sécurité à bord, la ponctualité et le confort des transferts" (lire MNC du 18 juin 2009).
Et tandis que les "petits" artisans réunis dans la rue samedi espèrent être reçus par le gouvernement, d'autres manifestations pourraient avoir lieu dans le courant du mois de mars. En attendant, ils organiseront demain une opération séduction à l'occasion de la Journée de la femme, en transportant gratuitement les clientes ayant effectué une réservation. A suivre sur Moto-Net.Com : restez connectés !
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