Zarco et Honda consacrés à Suzuka, le championnat EWC 2025 relancé

L'édition 2025 des 8 Heures de Suzuka était extrêmement émouvante : avant la course, une immense bannière et d'innombrables stickers posés sur les casques et carénages signifiaient la stupeur du paddock entier à l'annonce déchirante, jeudi soir par Sylvain Guintoli, du décès de son fils Luca des suites d'une pas-si-longue et putain de maladie...

"Tout d'abord, nous adressons nos sincères condoléances à Sylvain et à sa famille", témoignait hier soir Sven Blusch, directeur de BMW Motorrad Motorsport pour lequel Guinto' travaille en tant que pilote d'Endurance et de développement. "Le petit Luca était avec nous sur la moto tout au long de la course, et je suis convaincu qu'il nous regardait depuis là-haut tandis que toute l'équipe donnait le meilleur d'elle-même".

• Le grand champion Luca Guintoli s'est éteint
• Résultats et temps forts des 8H de Suzuka 2025 en vidéo(s)

D'un point de vue sportif, cette 46ème épreuve japonaise d'Endurance moto s'est aussi révélée extrêmement éprouvante. Traditionnellement disputées en plein coeur de l'été, les 8 Heures de Suzuka se courent dans des conditions de roulage toujours exigeantes. Mais en 2025, les températures et l'humidité ont été littéralement étouffantes !

Près de 40°C dans l'air, pas loin de 65°C sur la piste, un taux d'humidité dépassant les 90%… Les pilotes, les motos, ainsi que l'ensemble des équipes techniques ont vécu un dimanche de feu… et de fou, surtout en ce qui concerne les deux principaux protagonistes : les teams d'usine Honda et Yamaha !

Séparées de 26 millièmes de seconde au terme des qualifications et de leur point d'orgue, le finement orchestré "Top10 Trial", la Honda n°30 et la Yamaha n°21 se sont battues du début à la fin de la course. Or il faut reconnaître que la tâche était un peu plus ardue pour l'équipage rouge !

Réduit à un duo de pilotes par la blessure de Lecuona puis le forfait (administratif !) de son coéquipier en WorldSBK Vierge, le team du HRC était le plus rapide sur un tour, mais la course s'annonçait plus physique pour Zarco et Takahashi, que pour Miller, Locatelli et Nakasuga.

Preuve peut-être que Johann et Takumi n'ont pas roulé aussi vite que possible ou prévu aux commandes de leur Fireblade n°30 : ils n'ont pas signé le meilleur tour en course ! Non, ce dernier est revenu à leur principal rival italien (en qualifs comme en course) sur la R1 n°21 justement, Andrea.

Des conditions de roulage nippones… ni mauvaises

Respectivement vainqueurs pour la seconde et la septième fois (record amélioré !), Johann Zarco et Takumi Takahashi renouent malgré eux avec la première génération de pilotes qui participaient en binôme aux 8 Heures de Suzuka. De mémoire, la dernière victoire d'un duo (officiel, car il arrive à certains troisièmes hommes de très peu rouler) remonte à 2008.

Ce dernier binôme gagnant était alors Carlos Checa et Ryuichi Kiyonari, et il courrait lui aussi sur la Honda Fireblade officielle. Avec cette victoire 2025, le Blason ailé totalise d'ailleurs 31 victoires sur son circuit (oui, Suzuka appartient à Honda). En 2009, le premier trio (Daisaku Sakai, Kazuki Tokudome et Nobuatsu Aoki) l'avait emporté. Mais sur Suzuki, qui compte à ce jour 5 victoires suprêmes en son pays, contre 8 pour Yamaha, 2 pour Kawasaki... Et zéro pour tous les autres constructeurs !

Extrêmement dure mais pas si extraordinaire que cela donc (facile à dire pour MNC, planqué derrière son clavier !), cette course à deux pilotes et tout simplement parfaite de la Honda n°30 a été pimentée par une double intervention du Safety Car en toute fin d'épreuve. Mais les pilotes Honda sont restés les plus endurants…

Outre ses deux pilotes - qu'il conviendra de récompenser copieusement par des renouvellements de contrat, des augmentations et des promotions, même ?! - ainsi que son équipe technique, le patron Teruaki Matsubara salue "une fois de plus, nos arrêts au stand (qui) ont été les plus rapides, ce qui a également fait la différence. Toute notre préparation a clairement porté ses fruits aujourd'hui", estime le chef des Rouges... de Tokyo !

Habituellement bleue, la firme d'Iwata courrait aussi en Rouge - et blanc - cette année, reprenant la livrée de la toute première R7 afin de célébrer les 70 ans d'existence de Yamaha et son retour aux 8 Heures de Suzuka, sept ans après son magistral quadruplé en compagnie de la R1 de dernière génération, de pilotes internationaux (Bradley Smith, Pol Espargaro, Alex Lowes et Michael van der Mark) et de l'incontournable Katsuyuki Nakasuga.

Yamaha manque d'un rien (d'un 20 ?!) pour son grand retour

"Pour être honnête, je ressens à la fois de la joie et des regrets", avouait Wataru Yoshikawa, responsable de l'écurie officielle Yamaha. Ravi de la prestation de ses trois pilotes venus d'horizons très différents (un australien du MotoGP, un italien du WorldSBK et un japonais du championnat national) et du travail accompli par ses hommes, le patron "pense sincèrement qu'ils ont fait une excellente course". Oui, mais…

"Cependant, j'ai senti qu'il y avait une différence avec nos rivaux qui allait au-delà des résultats", estime le grand Schtroumph (un bleu déguisé en rouge, c'est mignon, non ?!). "Je pense que si nous voulons sérieusement rivaliser avec des adversaires aussi forts, nous devons déjà commencer à nous préparer pour le prochain défi et élever encore notre niveau".

Bien qu'il déclare avoir "réuni un groupe de grands talents qui sont au sommet de leur art en MotoGP, WorldSBK et All Japan", entre les lignes, Moto-Net.Com ne peut s'empêcher de penser que le boss japonais aimerait bénéficier comme Honda, des services du tout meilleur pilote de sa marque l'an prochain. Afin que les efforts de Yamaha ne soit pas 20. Pardon, pas vains…

La Fireblade est-elle imbattable ? Depuis la reprise en 2022 de l'épreuve nippone suite aux deux années de confinement du Japon face au Coronavirus, oui. Est-elle infaillible ? Certainement pas. L'écurie franco-japonaise FCC TSR Honda France peut d'ailleurs et hélas en témoigner...

La Fireblade n°30 gagne, la n°5 tombe... en panne

"Après une solide victoire aux 8 Heures de Spa Motos (Belgique)", rappelle l’équipe de Fuji San, la CBR1000RR-R n°5 comptait sur la troisième épreuve du championnat du monde d'Endurance moto pour briller à domicile et progresser au classement EWC 2025.

"Parti depuis la 14ème position sur la grille, le Français Alan Techer réalise un 1er relais prudent au guidon de la Honda CBR 1000RR-R Fireblade, sans toutefois perdre de positions", relatent les responsables de la marque en France, dont certains avaient fait le déplacement. Mieux, leur compatriote entrait dans le Top 10 avant de confier la moto à son coéquipier japonais Taiga Hada !

Contre toute attente, "un bruit suspect accompagné d’une perte de puissance force le pilote local à revenir au box quelques tours plus tard. Après un examen minutieux de l’équipe technique, le diagnostic redouté tombe. Corentin Perolari n’aura pas l’occasion de prendre le guidon de la Honda n°5, puisque le team est contraint de signer l’abandon suite à une casse moteur après seulement 1h10 de course".

À l'inverse, la Suzuki du team franco-japonais (aussi) SERT Yoshimura Motul a tourné comme une horloge lors de ses deux-tiers de tour de pendule ! Pilotée de gants de maîtres par Gregg Black, Dan Linfoot et Cocoro Atsumi, la machine championne du monde décroche une superbe et important troisième place sur "ses" terres (celles de l'ennemi Honda, mais bon).

Cette impeccable performance tombe d'une part à point nommé puisque la firme d'Hamamatsu dévoilait ce week-end en marge des 8 heures de Suzuka, la mise à jour de la sa GSX-R1000R. Une MAJ Euro5+ qui signifie que cette "Gex M6" pourra rouler sur nos routes françaises !

La GSX-R n°1 se relance, la GSX-R M6 débarque !

D'autre part, la GSX-R n°1 engrange de gros points (21) au championnat qui lui permettent de remonter à la quatrième place du provisoire : le SERT cumule désormais 73 points, contre 88 pour le YART toujours en tête. Le grand rival conserve les rênes du championnat malgré son zéro pointé, du aux chutes de ses trois pilotes ce dimanche.

L'équipe qui représente officiellement Yamaha sur l'ensemble du championnat du monde n'était plus tombé (sic) du podium depuis l'épreuve d'ouverture de la saison 2024. Cette fois, Jason O’Halloran, Marvin Fritz et Karel Hanika ont tous chu, ce qui tendrait à démontrer que le rythme de la Honda de tête n'était pas si tranquille que cela !

Le Journal moto du Net doit signaler l'abandon, aussi, de la GSX-R1000R officielle et expérimentale (c'est le nom de la catégorie où elle concourrait toute seule) : passée à un dixième de seconde du Top 10 Trial samedi, la Suz' "éco-responsable" était tout à fait dans le coup ce dimanche…

"Quelle course… Suzuka reste Suzuka", témoigne Masson San. "Un super début de course, après 3h nous étions 4ème mais une grosse chute nous a stoppé. Merci Team Suzuki CN Challenge, Albert Arenas et Tsuda Takuya pour cette belle semaine. Bravo Yoshimura SERT Motul pour cette grosse course", souligne aussi le français qui retrouvera "la moto rouge pour une grosse bagarre" dans un gros mois !

La lutte finale promet en effet d'être tendue, contre les Verts pour commencer puisqu'ils devancent les Rouges - d'Hamamatsu ! - de dix points au classement. Mais cela n'est pas grand-chose au regard du nombre de points distribués au Bol d'Or : l'an passé par exemple, la Suz' (alors n°12) avait empoché 63 points en finale, contre zéro pour la Kawa' n°11.

Qualifié à une quelque peu lointaine 13ème place sur la grille de départ (une ligne de départ en fait, façon Le Mans), le team franco-japonais (encore !) Kawasaki Webike Trickstar est fier de terminer cette "ém-rouvante" épreuve devant les siens à la huitième place et sans casse. Mais non sans pénalité, due à un dépassement sous drapeau jaune à mi-course.

Ryuji Tsuruta se félicite aussi de "réduire l'écart avec le leader du classement général à seulement 5 points" et compte sur le renforcement de la cohésion au sein de son groupe pour "continuer à se battre pour le titre lors du prochain Bol d'Or". Ils pourront compter sur "les pneus Bridgestone (qui) ont une fois de plus été exceptionnels, nous aidant à obtenir le meilleur résultat possible. Nous leur en sommes profondément reconnaissants".

Les motos européennes super fortes en Superstock

Chaussé des même gommes - magiques ?! -, le BMW Motorrad World Endurance Team est encore mieux placé au championnat. Forte de ses 215 tours parcourus hier (deux de moins que les Honda n°30 et Yamaha n°21), la M1000RR n°37 a inscrit 17 points et en compte 4 de plus que Kawasaki… et seulement un de moins que le YART !

"Nous avons progressé régulièrement au fil des jours, étape par étape, et nous avions un rythme digne du Top 3 pendant la course", analyse Christian Gonschor, directeur technique chez BMW Motorrad Motorsport. "Malheureusement, un problème technique a provoqué une chute très malheureuse. Mickey a été légèrement blessé, mais il a continué à lutter, tel un véritable combattant et leader, et a affiché un rythme très soutenu".

BMW, qui souhaite devenir le premier constructeur européen à monter sur le podium de Suzuka en catégorie "reine" (EWC), doit donc se contenter de la même 5ème place que l'an dernier. Dans la catégorie Superstock en revanche, la firme bavaroise peut frimer : elle décroche à nouveau le doublé grâce aux teams Etoile n°25 (permanent au championnat) et Tone n°93 (qui s'aligne à Suzuka uniquement).

Les Moto-Nautes - qui, comme chacun sait, sont plus passionnés d'Endurance que les autres - se souviennent qu'en 2024, les deux équipes avaient déjà dominé la catégorie STK, mais terminé dans l'ordre inverse. Cette fois, le trio japonais Motoharu Ito, Hikari Okubo et Kazuki Watanabe offre au Team Étoile le meilleur chrono en qualifs et sa toute première victoire à la maison.

Au classement de la Coupe du monde d'Endurance moto STK, l'équipe désormais véritablement étoilée à Suzuka, totalise le même nombre de points que le champion en titre, National Motos Honda FMA, dont la Fireblade n°55 n'a pas pu se relever de sa deuxième et lourde chute en course.

"Après une première moitié de course difficile (problème technique puis chute de Guillaume Raymond), nos mécaniciens se sont dépassés pour permettre à la n°55 de reprendre la piste", relate l'équipe francilienne. "Nos pilotes ont ensuite donné le meilleur pour remonter au classement. Malheureusement, Johan Nigon a chuté lors de cette remontée, en 14ème position de notre catégorie, heureusement d'une gravité modérée". Pas de "bol", hum.

Moto-Net.Com précise qu'une autre machine, italienne cette fois, complète le podium STK : l'Aprilia n°49 de l'équipe Revo-M2 a accompli 206 révolutions sur l'exigeant tracé japonais, soit deux de moins que les M1000RR "nippones". Pour Aprilia, la preuve est faite : "le résultat de cette course historique confirme la compétitivité et la fiabilité de la RSV4 1100". Point barre.

"Une équipe italienne qui relève pour la première fois un défi aussi difficile, sur un circuit comme Suzuka, plein d'embûches et de spécialistes locaux, c'est quelque chose dont on se souviendra", se permet d'insister Massimo Rivola. Le président directeur général de la division course d'Aprilia salue "Kevin (Calia), Simone(Saltarelli) et Flavio (Ferroni) qui ont été impeccables, tout comme l'équipe".

Davey Todd et Dunlop (les pneus, pas Michael) aux 8H de Suzuka

Moto-Net.Com félicite également la Yamaha KM99 et son équipage français composé de Randy de Puniet, Florian Marino et Jeremy Guarnoni qui atteignent leurs principaux objectifs sur cette 46ème édition des 8 Heures de Suzuka : "neuvième au général à Suzuka après 8 heures de course intense ! Premier parmi les équipes en pneumatiques Dunlop, quatrième des équipes européennes permanentes" !

Bravo aussi à Loris Baz qui termine "6ème de la plus belle course au monde", selon ses dires. Le "Guépard haut-savoyard" s'alignait pour la toute première fois sur cette épreuve avec une BMW portant - par hasard - son n°76 fétiche. Il roulait en compagnie de l'excellentissime Naochimi Uramoto (détenteur du record de la piste durant 24h, entre les qualifs et le Top 10 Trial !) et du "newcomer" Davey Todd.

La nouvelle "vedeTTe" du Tourist Trophy repart enchantée, déboussolée même, de sa première participation à une épreuve d'Endurance. Et quelle épreuve ! "Rouler dans une telle chaleur est quelque chose que je n'avais jamais vécu auparavant et qui vous pousse vraiment à vos limites !", retient le double champion de Superstosk britannique.

"L'équipe Autorace Ube a fait un excellent travail toute la semaine avec sa BMW M1000RR et j'ai eu deux coéquipiers formidables", souligne cet habitué de la "zouperike" allemande mais dans un tout autre environnement : les routes et ruelles de l'Ile de Man. L'anglais semble raisonnablement satisfait de terminer la course, qui plus est "à la 6ème place sur 55 équipes !"

Le grand rival de Michael Dunlop en 2025 (avec Dean Harrison toutefois et en l'absence de Peter Hickman, blessé) note que "quelques malheureux problèmes lors des arrêts au stand nous ont coûté la chance de nous battre pour le podium, mais je suis quand même super content et, pour une première expérience, je ne pouvais pas rêver mieux !". À l'instar de "MD", "DT" pourrait-il se laisser tenter par une course de 24 heures, l'an prochain au Man Mans ? A suivre sur MNC, tout comme la clôture de ce passionnant championnat EWC 2025 : restez connectés !

• 8H de Suzuka 2025 : Résultats de l'épreuve (classement complet)

8 Heures de Suzuka 2025 : les déclarations officielles

Honda HRC - Victoire

Johann Zarco :
Sur sa deuxième victoire en autant de participation : "Les 8 Heures de Suzuka sont une course que j'apprécie beaucoup, et piloter la meilleure moto, qui est un plaisir à conduire, est absolument génial. En même temps, aujourd'hui a été très, très difficile, dans des conditions incroyablement difficiles. J'ai réussi à garder le contrôle sur la piste, comme je m'y attendais, mais récupérer entre les relais a été beaucoup plus difficile que je ne le pensais. Puis, dans la dernière heure, une voiture de sécurité est sortie et a ajouté quelques tours supplémentaires au dernier relais de Takumi, ce qui m'a donné un peu plus de temps pour récupérer. Au moment où je devais repartir, une autre voiture de sécurité est sortie, ce qui m'a aidé à retrouver lentement mon rythme, et finalement, tout s'est très bien passé. Un grand merci à Takumi, qui a été incroyablement fort : à chaque relais, malgré la chaleur, il n'a montré aucune faiblesse. C'est un énorme avantage pour l'équipe. Notre stratégie était également très bonne, et le fait de ne faire que sept arrêts a fait la différence".
Sur son premier "dernier relais" de nuit à Suzuka : "C'était vraiment magnifique. L'année dernière, Takumi avait effectué le dernier relais, mais cette fois-ci, nous avons suivi le plan initial, qui prévoyait que ce soit moi qui le fasse. C'était génial, et une fois que la température a un peu baissé, la moto est devenue plus maniable. Et bien sûr, quand vous avez une avance à gérer – j'avais environ trente secondes d'avance dans la dernière demi-heure –, cela vous donne un peu de sécurité. J'ai même commencé à admirer toutes les couleurs, et les tribunes le long de la ligne droite étaient vraiment magnifiques. Dans d'autres sections, la piste était très sombre, et même si je voulais aller plus vite que 2'09, ce n'était vraiment pas possible. Mais ce n'était pas nécessaire de toute façon, alors j'ai juste profité de la course jusqu'à la ligne d'arrivée".

Takumi Takahashi :
Sur son exploit 2025 : "Avec seulement nous deux en piste dans ces conditions météorologiques extrêmes, ce que je n'avais jamais connu auparavant, je savais que ce serait extrêmement difficile, et ça l'a été. À la fin de la course, nous étions clairement épuisés physiquement, mais nous avons tous les deux poussé jusqu'au bout pour donner le maximum. Lors de mon dernier relais, j'ai réussi à réaliser quelques bons tours, également dans les 2'06, mais, conscient de la forte pression venant de derrière, j'ai décidé de me concentrer sur le maintien du rythme et de ramener la moto en toute sécurité. Johann a vraiment tout donné dans la dernière partie. Pour cela, et pour son incroyable effort, je lui suis vraiment reconnaissant".

Sur son record de victoires aux 8H de Suzuka : "Eh bien, j'avais déjà battu ce record l'année dernière, et je suis bien sûr heureux d'avoir pu ajouter une nouvelle victoire à mon palmarès. Mais, honnêtement, je suis surtout heureux de la manière dont nous avons remporté cette victoire. Bien sûr, Johann et moi sommes maintenant extrêmement fatigués, mais nous avons franchi la ligne d'arrivée sans aucun problème, et c'est ce qui compte le plus. Je pense qu'au final, cela a été très difficile pour lui, mais j'ai pu voir le véritable esprit combatif d'un pilote de MotoGP, et c'était formidable. Enfin, je tiens bien sûr à remercier chaleureusement toute l'équipe pour ses efforts incroyables, ainsi que tous les fans pour leur soutien constant".

Yamaha Racing Team - 2ème

Jack Miller :
"Bien sûr, je voulais gagner, mais nous étions confrontés à une concurrence très rude. Mais la deuxième place, c'est déjà bien. Ce fut une journée formidable pour moi, pour Nakasuga-san et pour Locatelli. Les conditions étaient chaudes et extrêmement difficiles, mais nous avons réussi à mener la course presque sans commettre d'erreurs. Malgré cela, nous n'avons pas réussi à rattraper nos rivaux, nous devons donc devenir plus forts et plus rapides, puis revenir aux 8 Heures de Suzuka pour gagner. C'était ma deuxième participation aux 8 Heures, et je suis monté sur le podium. Nakasuga-san m'avait dit que la vue depuis le podium était incroyable, car il l'avait expérimentée plusieurs fois, et il avait raison ! C'était vraiment magnifique. Mais ce que je veux vraiment, c'est le plus grand, le trophée du vainqueur. Il m'a vraiment rendu jaloux (rires). Honnêtement, participer aux 8 Heures pour Yamaha a été une expérience merveilleuse. J'ai pu ressentir la philosophie de Yamaha, qui consiste à progresser constamment, et ce fut un honneur d'avoir le président de Yamaha, M. Shitara, parmi nous aujourd'hui. Le travail de toute l'équipe était impressionnant, et les fans nous ont réservé un accueil chaleureux. Je veux absolument participer à nouveau aux 8 Heures en tant que pilote Yamaha et mettre la main sur ce grand trophée !"

Andrea Locatelli :
"Ce fut un week-end très chaud et difficile, mais Jack, Nakasuga et moi avons tous donné le meilleur de nous-mêmes. En tant que membre de la famille Yamaha, je suis très fier d'être monté sur le podium des 8 Heures de Suzuka, et je suis reconnaissant du soutien de tant de membres de l'équipe. Nous avons terminé à la deuxième place et battu le record du circuit. Mon nom restera inscrit là jusqu'à l'année prochaine au moins, ce qui est formidable (rires). C'est dommage que nous n'ayons pas pu établir un record dans le Top 10 Trial, mais dans l'ensemble, les 8 Heures ont été absolument incroyables ! Tout le week-end de course que j'ai passé ici au Japon a été formidable. Le circuit est fantastique et l'ambiance créée par les fans japonais est incroyable. J'ai déjà couru au Japon, notamment lors du Grand Prix à Motegi, mais les 8 Heures sont spéciales. Voir toutes ces lumières bleues scintiller dans les tribunes à la tombée de la nuit m'a laissé un sentiment indescriptible. Je ne trouve vraiment pas les mots pour le décrire (rires). Je dirais que c'est sans aucun doute l'un des meilleurs souvenirs de ma vie, mais je suis tellement ému que je ne parviens pas à l'exprimer correctement. Peut-être qu'après quelques jours, regarder toutes les photos m'aidera à assimiler ce qui s'est passé, mais pour l'instant, je ne peux pas l'expliquer. Je vais mettre cette expérience à profit pour m'aider dans le WorldSBK. Je crois que la vie est un processus d'apprentissage constant. Je tire quelque chose de chaque expérience et je l'applique à la course. C'est mon approche. Nous sommes des pilotes professionnels, nous avons donc l'occasion de vivre toutes sortes d'expériences. Les 8 Heures en font partie. Je vais mettre cette expérience à profit pour franchir une nouvelle étape. C'est ce qu'il faut pour surmonter toutes les situations et gagner, et c'est pourquoi je veux participer à nouveau aux 8 Heures, pour gagner et prouver que j'ai franchi cette nouvelle étape !"

Katsuyuki Nakasuga :
"Notre deuxième place, nous la devons à toute l'équipe, y compris tous les pilotes et le personnel technique, ainsi qu'à chacun d'entre eux qui a compris son rôle et donné le meilleur de lui-même. Nous devons accepter le fait que nous avons fait tout notre possible, mais que nous avons été devancés par nos rivaux. Cela dit, avoir pu accomplir autant lors de notre première course en six ans est positif, car nous avons pu clairement voir nos lacunes par rapport à eux, mais aussi nos points forts, ce qui nous indique ce que nous devons améliorer. En ce sens, je pense que cette course a été très enrichissante. Je suis donc reconnaissant envers mes deux coéquipiers. Malgré le peu de temps dont ils ont disposé pour se préparer et le fait qu'ils n'aient pu effectuer qu'un seul test avant la course, ils ont réussi à élever leur niveau de manière incroyable. Cette fois-ci, j'ai eu l'impression que c'étaient eux qui m'avaient aidé à monter sur le podium. Si j'avais pu adopter un meilleur rythme, le résultat aurait peut-être été différent, mais honnêtement, cette expérience importante nous mènera vers de futurs succès. Dans deux semaines, nous avons la manche All Japan JSB1000 à Motegi, et après avoir affronté la chaleur de cette course, nous avons trouvé à la fois des points positifs et des domaines à améliorer, donc je vais me préparer minutieusement et donner le meilleur de moi-même en JSB1000 également".

BMW Motorrad World Endurance Team - 4ème

Michael van der Mark :
"J'ai passé une très bonne semaine de course ici avec le BMW Motorrad World Endurance Team. Nous avons couru cette course pour Sylvain, Luca et leur famille. C'était spécial. Nous avons fait de notre mieux et je pense que, surtout au début de la course, nous avions le rythme pour monter sur le podium. Nous étions en troisième position, mais nous avons eu un peu de malchance avec une panne technique, puis un accident qui nous a fait perdre beaucoup de temps. Mais l'équipe a fait preuve d'un véritable esprit d'endurance, elle a réparé la moto, Steven et Markus ont été rapides, toute l'équipe a effectué des arrêts au stand fantastiques. Et puis j'ai juste fait mon travail. C'était douloureux, c'était difficile, mais je pense que nous pouvons être satisfaits de notre cinquième place ici à Suzuka après l'accident et après avoir perdu beaucoup de temps".

Markus Reiterberger :
"Terminer à nouveau cinquième à Suzuka est d'une part décevant, car nous avions une réelle chance de monter sur le podium. Nous étions déjà en troisième position, mais nous avons ensuite rencontré un problème technique que nous n'avions jamais connu auparavant. Nous nous sommes néanmoins très bien battus. L'équipe a réagi de manière brillante et a réparé la moto très rapidement. Avec cette cinquième place, nous avons gagné beaucoup de points sur YART, le leader du championnat. Nous ne sommes plus qu'à un point derrière, je ne pense pas que nous ayons jamais été aussi près. Nous voulons maintenant remporter la victoire au Castellet. C'est un circuit que nous apprécions beaucoup. Nous sommes donc satisfaits de Suzuka. Nous avons bien travaillé avec le nouveau fournisseur de pneus, toute l'équipe est soudée et tout fonctionne à merveille".

Steven Odendaal : "C'est toujours spécial de venir ici à Suzuka. C'était ma deuxième fois et je suis vraiment heureux d'être ici avec l'équipe. Nous avons fait un travail fantastique et réduit l'écart avec le numéro un du championnat. C'est une belle confrontation pour la dernière course, avec seulement un point d'écart entre nous. Concentrons maintenant tous nos efforts pour remporter ce championnat".

Kawasaki Webike Trickstar - 8ème

Mike di Meglio:
"Bien sûr, en tant que pilote, on rêve de monter sur le podium. Je l'ai déjà fait une fois, j'aurais voulu le refaire. Mais nous n’avons pas encore le package pour se battre pour le podium à Suzuka. Actuellement, ce qui est important, c'est le championnat. On a marqué des gros points et on revient bien placés au championnat pour la dernière manche. On a fait un super boulot avec mes coéquipiers et toute l'équipe. Donc merci à eux, merci à Bridgestone, merci à Kawasaki. J'ai hâte d'être au Bol d'Or et tant que le drapeau à damier n’est pas franchi, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer !"

FCC TSR Honda France - Abandon

Alan Techer :
"Pour nous, la course s’est terminée très tôt. Je suis un peu déçu parce que l'équipe a beaucoup travaillé. Après les chutes aux essais, elle a construit une nouvelle moto qui fonctionnait très bien. On a beaucoup travaillé sur le rythme de course. Et quand je prends le départ, j’arrive à rouler dans le rythme que l’on s’était fixé. Je n'ai pas entendu de bruit particulier, mais quand je donne la moto à Taiga, il fait deux tours et doit s’arrêter. La course est finie pour nous, mais peut-être pas le championnat. Si nous ne gagnons pas, nous pouvons viser le podium du classement général. C'est notre objectif, et notre 2e objectif est de gagner le Bol d’Or".

Corentin Perolari :
"Nous n’avons pas joué sur les qualifications, mais on avait un bon rythme de course. Alan a fait un très bon 1er relais. Et voilà, Taiga est parti, il y a eu un problème mécanique et je n'ai pas pu faire mon relais. Donc c'est vraiment dommage car on était 4e du championnat. Il y avait moyen de finir dans les trois premiers du championnat. Nous verrons donc à la finale du Bol d’Or, car Alan et moi sommes très rapides là-bas. J'espère que nous finirons bien l'année".

Taiga Hada :
"Je suis déçu de ne pas avoir atteint le résultat que je visais, mais je vais mettre à profit tout ce que j'ai appris lors de la prochaine course au Bol d'Or et m'assurer d'être parfaitement préparé".