
La troisième génération de l'ensemble textile Hard Track de Spidi promet polyvalence et praticité grâce à son astucieux dispositif multicouches. Moto-Net.Com teste depuis dix mois cette tenue destinée aux motards en trail ou moto routière. Essai de la veste et du pantalon Hard Track 3.
L'ensemble Spidi Hard Track 3 est un équipement moto résolument haut de gamme (1059,80 euros la tenue complète), conçu pour affronter les roulages froids et humides comme les périples estivaux en pleine chaleur. Le secret de cette polyvalence repose sur son principe de multicouches que le manufacturier italien développe activement depuis 2021.
Dans le détail, le haut se décompose en trois parties : la veste, une première couche sous forme de doudoune et une deuxième couche étanche. Rien de nouveau sous le soleil ? Si, car cette membrane laminée se porte au choix sous la veste ou au-dessus. Et cette subtilité est sacrément utile et pratique au quotidien !
Autre astuce bien gambergée : le revêtement extérieur du pantalon est démontable jusqu'à hauteur des genoux pour générer un maximum d'aération. D'autres atouts sont à mettre au crédit de cet ensemble Spidi Hard Track 3, mais aussi quelques limites et des points à améliorer. Voici lesquels…
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SPIDI HARD TRACK 3 Veste : 599,90 € / Pantalon : 459,90 € |
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| Verdict Moto-Net.Com : 8/10 | ||
La réputation de Spidi n'est plus à faire en matière de qualité de coupe et de fabrication : ce n'est pas cet ensemble, fabriqué au Vietnam, qui va s'inscrire en porte à faux de ce positionnement. Les matériaux sont robustes, les coutures irréprochables et les nombreuses fermetures sont faciles à manipuler et résistantes.

L'attention aux détails se traduit par de nombreuses possibilités d'ajustements ergonomiques, par zips, tendeurs et sangles, qui garantissent un port agréable, ajusté et sans flottements. Les boutons pressions et les languettes scratchées sont pratiques à manipuler, même avec des gants épais. Le tout résiste aux outrages du temps, tout en conservant son étanchéité après plusieurs lavages (uniquement à la main avec de l'eau sous 30°C).
Autre signe de qualité : les protections semi-rigides aux coudes, épaules, hanches et genoux sont toutes de niveau 2 selon la classification EPI, soit la plus élevée. Ces coques extrêmement bien dessinées enveloppent chaque zone avec suffisamment de flexibilité pour se faire oublier. Dommage que les plaques pectorale et dorsale ne soient pas incluses de série au regard du prix…
Comme souvent chez Spidi, le haut taille légèrement petit : la veste en taille "L" tombe correctement sur les épaules d'un pilote d'1m75 et de 68 kg, mais il ne faudrait pas moins en termes de longueur de bras. A l'inverse, le pantalon - également en L - est un peu large : votre serviteur est contraint de resserrer à fond sa ceinture à scratch. Question de morphologie : le plus prudent reste d'essayer en magasin.

A plus forte raison que la multiplication de couches induit une épaisseur non négligeable : l'association d'une doudoune chaudement rembourrée et de la couche étanche forme un volume conséquent. Si vous y ajoutez l'indispensable dorsale, l'amplitude de mouvements se restreint au détriment du confort. D'où l'intérêt de prendre de la marge au niveau de la taille, surtout pour les motards qui roulent avec un gilet airbag comme dans notre cas !
La (Notre) solution ? Enfiler la couche étanche au-dessus de la veste, et non en-dessous. De cette manière, le phénomène de "compression" disparaît : le buste et les bras retrouvent toute leur liberté de mouvements. Cette configuration en "sur-veste" est d'autant plus pratique qu'un vaste espace dorsal est prévu pour stocker cette doublure (à condition de la plier soigneusement). Ainsi, vous êtes parés à toute éventualité : avec ou sans la couche étanche, selon la météo !

Le pantalon s'enfile facilement grâce à sa large ouverture, tandis que ses protections amovibles se positionnent sans gêner au-dessus des hanches, genoux et tibias. Seul bémol : l'absence de réglages de hauteur au niveau des genoux. Cet équipement s'avère également moyennement respirant sur sa partie haute faute d'ouvertures de ventilation, et par ailleurs assez lourd : 2,1 kg sur la balance MNC avec les doublures (2,9 kg pour la veste).
En hiver, l'isolation thermique de la veste Hard Track 3 est bluffante : la doublure en polyester - avec motifs "caméo" militaires - conserve jalousement la chaleur corporelle, même pour un motard frileux ! Trop efficacement, en réalité : cet équipement - à gauche ci-dessous - s'avère peu, voire pas, respirant. Ce rempart infranchissable pour le froid l'est également pour la transpiration…

La régulation de la température du corps devient problématique si le mercure remonte en cours de route : l'évacuation de la chaleur excédentaire est insuffisante, formation de sueur à la clé. Y compris chez une personne peu encline à transpirer... Mieux vaut éviter de la porter si la température reste comprise au-delà de 10-12°C, selon les tolérances de chacun.
Dans ces conditions, la doublure étanche passée en sur-veste suffit car son imperméabilité forme un coupe-vent très efficace. Sa toile assez épaisse, à l'opposée du plastique fin des doublures entrée de gamme, est à l'origine de ses prédispositions épatantes contre le froid et la pluie. Pas une goutte d'eau n'entre sous une pluie battante : (dé)testé et approuvé par MNC !
A noter que cette doublure se déplie sur sa partie basse grâce à des rivets en plastique, de manière à bien recouvrir toute la longueur lorsqu'elle est portée au-dessus de la veste. A l'inverse, on la replie pour la porter en doublure interne, afin d'éviter qu'elle ne dépasse et gêne à la taille. Encore un témoin d'une conception soignée et mûrement réfléchie.
Et en été ? C'est un sans-faute pour l'équipement d'origine méditerranéenne (ça aide) ! Les panneaux sur la poitrine se démontent en un tournemain pour laisser entrer un maximum d'air, tout comme les larges zips sur les épaules. Idem à l'arrière : plus de 50% de la surface externe peut être démontée pour une circulation d'air optimale dans le dos !

Le pantalon, lui, ne pêche que par l'absence d'aération sur les cuisses. Mais Spidi a prévu une autre astuce radicale pour affronter les fortes chaleurs : sa couche externe se démonte jusqu'aux genoux pour ne conserver que la membrane interne en Mesh ! Le démontage est enfantin via deux fermetures éclairs : la sensation de légèreté et de ventilation sont au top en plein cagnard !
Attention toutefois lors des sorties tout-terrain : le mesh est un tissu fragile dont les mailles s'accrochent et se déchirent facilement dans les broussailles épineuses. A noter que cette couche interne reçoit une fermeture éclair pour s'enfiler plus facilement au-dessus des bottes volumineuses, type enduro. Bien vu !
La veste comprend cinq poches externes : deux espaces zippés et étanches à la taille, d'un format généreux, auxquels s'ajoutent une poche fermée par velcros côté droit et une autre fermée par pression côté gauche. Une poche poitrine permet de glisser un étui de petite taille.

A l'intérieur, une seule poche "portefeuille" est implantée sur la gauche : cet espace se referme sur un très grand smartphone, avec sa coque de protection. Un deuxième espace sur la droite ne serait pas du luxe, d'autant que les deux doublures sont dépourvues de poche. Y compris la couche externe qui est pourtant amenée à être portée au-dessus : pas très pratique !
La manche droite comprend par ailleurs une poche zippée (à gauche ci-dessous) pour y glisser une carte de crédit ou une télécommande de garage. Cet espace - qui devrait être aménagé sur tous les blousons tellement c'est pratique - ne pêche que sur un seul point : sa profondeur excessive. L'espace court jusqu'à la couture de l'avant-bras, sur 15 cm, située du côté opposé à l'ouverture. Bonjour la galère pour récupérer la carte bleue d'une seule main...

La veste Hard Track 3 permet par ailleurs de glisser une réserve d'eau - optionnelle - dans son panneau dorsal démontable, sur le principe d'un Camelbak. Bien vu pour les longs "raids" ensoleillés. Des boucles marquées "Hydroback" se chargent d'acheminer proprement le tuyau vers le casque, tandis qu'un passant avec pression sécurise le transport de la poche à eau dans le dos. Spidi a tout prévu !
Enfin, la fermeture du col - par pression - est réglable en écartement pour un meilleur confort. Un crochet en plastique, au-dessus de la poitrine, vient par ailleurs le maintenir en position ouverte. De cette manière, il est possible de rouler col découvert sans avoir le cou fouetté par la languette à haute vitesse. Malin !
Le pantalon présente quatre poches, uniquement sur l'avant. Une seule se ferme complètement et se montre étanche grâce à sa fermeture par scratch. Les deux espaces à la taille sont petits et en "accès libre" : gare à ne pas y ranger d'objets de valeur au risque qu'ils s'échappent en roulant. La poche gauche se ferme avec une seule pression centrale : suffisant pour sécuriser un objet précieux, mais pas pour l'abriter de la pluie.
L'ensemble Spidi Hard Track 3 est disponible en noir, noir-rouge, noir-vert et noir-écru, de la taille S à XXXL. La veste est au prix de 599,90 euros et le pantalon au prix de 459,90 euros. Soit 1059,80 euros la tenue complète : un tarif dans la fourchette haute des équipements moto, qui s'explique par ses caractéristiques "3-en-1".
Sa technologie multicouches Step-inWear se montre redoutable d'efficacité pour affronter toutes les saisons, en toute simplicité. La force de Spidi est d'avoir facilité à l'extrême les opérations de démontage et de remontage : finies les séances galères, à lutter contre des zips récalcitrants et des pressions à placer dans un ordre bien précis.
Sa couche imperméable est également un atout de taille :grâce à la possibilité de pouvoir la porter en "sur-veste" ou en "sous-veste".
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POINTS FORTS SPIDI HARD TRACK 3 |
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POINTS FAIBLES SPIDI HARD TRACK 3 |
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