Cette finale du championnat du monde 2025 d'Endurance moto promet d'être explosive : 15 petits points seulement séparent la Yamaha n°7 du leader (sacré en 2023) et la Suzuki n°1 championne en titre. Entre la R1 et la GSX-R, se trouvent en plus la BMW n°37 et la Kawasaki n°11... Présentation d'un 88ème Bol d'Or qui s'annonce mémorable !
Ah, le Bol d'Or. Une compétition moto née en 1922 au nord de Paris (remportée par Tony Zindy sur sa Motosacoche n°37, voir ci-dessous) et qui, durant ses 30 premières éditions, se disputait en solo : "à l'époque, il s'agissait davantage d'une question de survie que d'une course, avec un seul pilote autorisé par moto et aucun arrêt, sauf pour le ravitaillement", remémore son site officiel !
Revenue en 2015 au Castellet - après 15 ans d'exil à Magny-Cours -, cette épreuve dure toujours 24 heures mais les pilotes ne sont pas trop de trois pour dompter leurs motos aux moteurs extrêmement puissants, aux électroniques ultra sophistiquées, aux pneumatiques super gluants !
Source : Gallica, agence Rol
"Si le Bol d'Or a fêté ses 100 ans en 2022, il s'agissait en réalité de la 85ème édition, la 29ème à se dérouler sur le Circuit Paul Ricard", calculent ses organisateurs, précisant que "la Seconde Guerre mondiale, le déclin de l'intérêt du public et la pandémie de Covid-19 ont respectivement entraîné l'absence de Bol d'Or entre 1940-1946, 1961-1968 et en 2020".
Ultime épreuve du championnat du monde d'Endurance moto 2025, le 88ème Bol d'Or partira ce samedi 20 septembre à 15h sur le circuit du Castellet (83). Or les deux tours d'horloge qui suivront devraient passer particulièrement vite cette année en raison du classement provisoire extrêmement serré en "catégorie reine" EWC !
À l'issue des trois premières courses (24H du Mans, 8H de Spa et 8H de Suzuka), c'est bien la Yamaha R1 n°7 du YART qui mène au général avec un total de 88 points. Mais attention car la BMW d'usine a fait quasiment aussi bien : la M1000RR n°37 cumule 87 points et compte bien en marquer le maximum ce week-end.
Pour rappel, 65 points pourront être marqués lors de cette finale : 5 pour l'auteur de la pole position ce vendredi (4 pts pour le 2ème, puis 3, 2, 1), 10 points pour la moto en tête de la course à 23h samedi soir (puis 9, 8, 7, 6, etc.) et autant pour celle qui mènera à 7h dimanche matin. Enfin, 40 points sont attribués au grand vainqueur (33 au 2ème, puis 28, 24, 21, 19, 17, 15, 13, 11, 10, 9, etc).
Ainsi, de nombreux autres écuries espèrent encore être titrer dimanche après-midi : la Kawasaki n°11 du team Webike Trickstar se trouve à cinq minuscules longueurs du leader actuel, tandis que la Suzuki n°1 du Yoshimura Sert Motul ne compte que 15 points de retard. La plaque de n°1 est donc bien loin d'être perdue pour la Gex, bientôt de retour sur nos routes !
De même, le team ERC Endurance qui totalise 68 points peut toujours croire en un miracle… et en ses pneumatiques Dunlop (Vs Bridgestone pour les quatre concurrents qui le précède) ! Avec 10 points de moins, l'écurie FCC TSR Honda France ne peut raisonnablement - et sportivement - pas s'attendre à ce que tous ses rivaux manquent de bol (d'or, huhuhu) pour être sacrée cette année...
En deuxième division "Superstock" (qui, comme son nom l'indique, se dispute sur des motos plus proches des stocks disponibles en concession), une équipe japonaise tient la dragée haute aux français ! Paradoxalement d'ailleurs, le team Etoile aligne une BMW, tandis que ses principaux concurrents tricolores roulent tous sur des japonaises !
Tenante du titre, la célèbre Fireblade n°55 de National Motos Honda FMA ne se trouve qu'à 5 points de la M1000RR n°25 (86 à 81). Une seconde CBR1000RR-Rrrrrrrr lorgne encore sur le titre, la n°41 du team Kaedear Dafy Rac41 Honda, forte de ses 68 points, soit 8 de plus que la R1 n°18 des Pompiers Igol CMS et 12 de plus que la R1 n°36 du 3Art Best of Bike.
En Production (motos quasiment d'origine), le Team Super Moto Racing occupe la première place de l'Endurance World Trophy avec ses 98 points, et vise un premier sacre historique. Deuxième avec 79 points, le team Artec #199 peut toutefois créer la surprise et s'imposer à l'issue de cette finale.
Mathématiquement hors-course pour le titre 2025 avec ses 31 points inscrits, le team Green Team 42 Lycée Sainte Claire qui aligne une Kawasaki - bien sûr - se battra néanmoins pour la gagne. En tout, huit équipages sont inscrits dans cette récente et intéressante - sur le papier et sur la facture ! - catégorie caractérisée par les plaques de course bleues.
À noter justement la participation dans cette catégorie "PRD" du roi du Freestyle : Tom Pagès, 5x vainqueur aux Xgames et 4x aux Red Bull X-Fighters. Le jeune papa (de 40 ans) tente le grand saut, après deux années à limer ses sliders en R7 Cup et une participation au Bol d'Argent qui se court sur des roadsters !
Monsieur Pagès partagera sa Honda Fireblade avec un autre champion et immense spécialiste d'Endurance moto : Vincent Philippe, 10x champion du monde et 9x vainqueur du Bol d'Or ! L'ex-pilote Suzuki de 47 ans fera son retour en EWCaux côtés de nos estimés confrères Bertrand Gold (Moto Revue) et Rémi Darodes (Moto Journal).
Autre inscription remarquable en Production : le Wójcik Racing Team s'engage, en plus de ses machines déjà alignées en Formula EWC et Superstock. "Ce sera une première historique pour le championnat", signalent les organisateurs qui espèrent ainsi motiver les autres écuries à imiter leur concurrent polonais ?
En tout, ce 88ème Bol d’Or sera disputé par 54 équipages : 16 en Formula EWC, 28 en Superstock, 8 en Production et 2 en catégorie Expérimental. "Ce chiffre est en hausse par rapport à 2024 (45 équipes) et confirme la progression des engagements observée sur toutes les manches 2025 : 53 aux 24 Heures Motos, 44 à Spa et 47 à Suzuka", se félicite le promoteur Warner Bros Discovery… pour cette ultime rendez-vous !
À compter de 2026 en effet, Claude Michy (et sa société PHA qui font du Grand Prix de France le plus populaire du riche calendrier MotoGP) collaborera avec l'ACO (du Mans où se déroule les célèbres 24H) et les éditions Larivière (qui gèrent le Bol d'Or) pour développer et promouvoir le championnat.
Marvin Fritz, YART Yamaha - 1er, 88 points:
"Nous avons été assez malchanceux à Suzuka, nous avons perdu beaucoup de points, mais nous sommes toujours en tête du championnat. Il y a deux ans, lorsque nous avons remporté le championnat, nous étions à 13 points derrière au Bol d'Or, donc tout est possible avec 65 points à gagner. Tout le monde veut être champion du monde, mais pour ma part, je prends les choses comme elles viennent, car nous ne pouvons rien changer à ce qui se passe. Je sais que nous avons une équipe très forte et nous savons ce qui est important. Nous savons également que nous avons un peu plus de puissance que l'année dernière, ce qui nous aidera beaucoup, car l'année dernière, nous avons eu un gros problème à ce niveau-là et aussi parce que le problème de pneus a gravement endommagé notre moto dès la première heure, ce qui a rendu la course assez difficile. Dans l'ensemble, nous sommes très confiants, nous connaissons le potentiel de notre moto et de notre équipe. J'ai deux coéquipiers très rapides et nous allons tout donner pour gagner.".
Steven Odendaal, BMW Motorrad WET, 2ème, 87 pts:
"Je pense que l'équipe et les pilotes ont tous les atouts pour remporter ce titre. Nous allons tout donner et nos chances sont plutôt bonnes. Je trouve que notre trajectoire tout au long de la saison a été ascendante. Nous sommes actuellement en deuxième position et notre destin est de terminer en tête. J'ai déjà remporté le Bol d'Or et je suis également monté sur le podium. C'est un circuit que j'aime et que je connais bien. L'expérience nécessaire pour remporter le Bol d'Or n'a pas de prix, mais tous les membres de l'équipe savent comment gérer cette course. Cependant, le Bol d'Or est une course d'endurance, très éprouvante pour le moteur en raison de la longue ligne droite. Il s'agit donc d'être constant et de ne commettre aucune erreur. J'espère que tout se passera bien et que nous pourrons remporter ce titre pour BMW".
Mike Di Meglio, Kawasaki Webike Trickstar - 3ème, 83 pts :
"On ne saura jamais ce qui va se passer avant le drapeau à damier, mais c'est sûr que ça va être difficile. On manque un peu de puissance, mais le plus important, c'est la fiabilité, surtout avec la longue ligne droite. On doit rester concentrés comme on l'a été depuis le début de la saison, en essayant d'améliorer la moto à chaque course, parce que c'est la première saison avec les pneus Bridgestone pour l'équipe et qu'on a essayé de développer et d'améliorer la moto. Ça s'annonce bien, mais on ne sait jamais. Je sais comment me battre pour un championnat et l'équipe a déjà été championne du monde, même si les membres de l'équipe ont changé. Si vous commencez la saison en pensant que vous allez perdre, vous ne gagnerez pas, donc vous devez essayer de faire de votre mieux".
Dan Linfoot, Yoshimura SERT Motul, 4ème, 73 pts :
"Le titre est notre objectif principal et c'est la seule raison pour laquelle nous participons à la course. Après l'année dernière, nous voulons essayer de remporter deux championnats consécutifs. Nous sommes bien placés et il y a beaucoup de points à gagner. En général, le circuit est assez exigeant sur le plan mécanique, mais l'équipe semble disposer d'un ensemble fiable, et nous aimerions penser que nous avons autant de chances que n'importe qui d'autre. Comme tous les circuits, celui du Paul Ricard a ses particularités qu'il faut apprendre à connaître. Le côté difficile est la longue ligne droite pour la fiabilité du moteur. C'est peut-être la course la plus difficile de toutes, tellement éprouvante avec cette longue ligne droite pendant 24 heures et ce que les moteurs doivent endurer est incroyable. J'aime beaucoup ce circuit et j'en garde d'excellents souvenirs de l'année dernière. Je suis vraiment impatient de revenir pour la semaine de course et de me lancer. J'étais nerveux l'année dernière, mais même si mon envie est toujours la même, je me sens plus calme et beaucoup plus conscient de ce qui m'attend.".
David Checa, ERC Endurance - 5ème, 68 pts :
"Au début de l'année, je ne m'attendais pas à monter sur le podium au Mans, je ne m'attendais pas à faire une aussi bonne saison, car quand on s'arrête pendant un an, il est difficile de savoir où l'on en est et ce dont on est capable. Mais la moto BMW fonctionne très bien, tout comme les pneus Dunlop. Nous sommes à 20 points de la première place, mais je crois que nous pouvons gagner la course et quand on gagne la course, tout est possible. Nous avons tout pour être en tête de la course et du championnat ? Pourquoi pas ? J'y crois toujours. Je gagne un championnat pour un point, je perds un championnat pour un point. Parfois, il faut savoir que la victoire n'est pas pour vous. Parfois, la victoire vous est offerte, parfois vous offrez la victoire à une autre équipe".
Tom Pagès, Honda MR/MJ :
"C’est un défi très différent de mes expériences en freestyle. Je pars dans l’inconnu, mais avec moins de pression. L’important sera de m’adapter au fil de la course".
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