Les motards en colère manifestaient ce week-end à l'appel de la FFMC, qui lance un cri d'alarme à la veille d'un scrutin national contre le contrôle sanction automatique.
"La sécurité routière est en danger", constate la Fédération française des motards en colère, qui lance un "cri d'alarme" : "faire l’impasse sur l’éducation et la formation, c’est condamner notre pays à connaître à terme une nouvelle hausse de l’accidentologie. Saborder le service public de l’Equipement en transférant la gestion et l’entretien de 20 000 km de routes nationales aux départements, c’est condamner notre réseau routier à une dégradation certaine dans les départements qui n’auront pas les moyens d’assumer cette charge, c’est provoquer une remontée certaine du nombre d’accidents. Les deux-roues motorisés paieront, encore, le plus lourd tribut".
L'objectif des 55 manifestations organisées ce week-end dans toute la France était de "montrer, à une semaine des élections régionales, que les motards sont des citoyens", précise le Comité de défense "droit et libertés" mis en place par la FFMC : "ils agissent pour une sécurité routière basée sur la formation et la responsabilisation des conducteurs et refusent que la justice et les libertés soient mises en cause".
"Les motards ne meurent pas, on les tue !", pouvait-on ainsi entendre cet après-midi à Paris, où près de 3000 motards (1500 selon la police, 6000 selon les organisateurs) se sont rassemblés à Vincennes.
Après une halte sur le périphérique devant un radar automatique protégé par un cordon de CRS, empêchant la FFMC de l'affubler du symbole de l'euro, le cortège s'est arrêté place Denfert-Rochereau pour brûler un mannequin et des casques, pendant que la sono diffusait - pas assez fort ! - le Chant des partisans version Motivés, tout en accusant les ministres des transports et de l'intérieur de "préférer la communication à de réelles mesures de sécurité routière basées sur la formation des conducteurs".
Trois fausses caméras de surveillance ont ensuite été installées à l'angle des boulevards St-Michel et St-Germain sur le trajet de la ligne 38, sur laquelle un projet expérimental de caméras embarquées pour surveiller les voies de bus est toujours à l'étude.
Le maire adjoint chargé des transports Denis Baupin, qualifié "d'ayatollah vert", a ainsi pu mesurer toute la sympathie portée par les motards parisiens à la "nouvelle" municipalité socialiste qui, lorsqu'elle ne s'obstine pas à piétonniser les quartiers vivants pour en faire des dortoirs à bobos ou à construire de nouvelles tours de bureaux, s'évertue à bouter les deux-roues motorisés hors des voies de bus (ouvertes aux taxis et aux vélos) en dépit de toute sécurité (lire notamment Moto-Net du 15 novembre 2001)...
La FFMC estime que "30 000 motards" ont manifesté ce week-end. Elle sera reçue le 23 mars par Nicolas Sarkozy (lire Moto-Net du 23 janvier 2004) pour "porter le refus des motards d’une société sous surveillance où les libertés sont bafouées". Elle lance par ailleurs une pétition nationale pour "exiger des mesures d’éducation routière dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité obligatoire, des campagnes régulières de prévention et de sensibilisation à la sécurité routière par les grands médias, le maintien à la charge de l’Etat de l’entretien du réseau routier national et les moyens nécessaires à son amélioration et l’arrêt du contrôle sanction automatique".
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