L'Arabie saoudite a profité de l'arrivée du Dakar à Qiddiya pour révéler son intention d'y accueillir un Grand Prix de Formule 1 dès 2023 dans un vaste complexe à construire. Les promoteurs de ce projet pharaonique lorgnent également sur le MotoGP... Explications.
Depuis son accession au pouvoir en Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS) entreprend un chantier visant à ouvrir - un peu - le royaume au reste du monde et - surtout - à diminuer sa dépendance au tout pétrole, principale manne financière de ce riche pays du Moyen-Orient. Comment ? En développant les activités touristiques et sportives.
Ironiquement, c'est par le biais des sports mécaniques - particulièrement voraces en énergie fossile ! - que le projet "Vision 2030" de MBS tend à prendre forme : l'Arabie saoudite vient d'accueillir son premier Dakar - remporté par Ricky Brabec à moto - et ambitionne de faire de même à court terme avec la Formule 1 et, si possible, la MotoGP !
Cette information a été dévoilée lors de la cérémonie de l'arrivée du Dakar à Qiddiya, où sera justement construit un complexe dédié aux compétitions mécaniques mais aussi aux loisirs via des centres commerciaux, des hôtels et un parc d'attraction. Un "mégapole" pour touristes fortunés, inspiré du circuit Yas Marina d'Abu Dhabi où MNC avait testé la Panigale 1199.
If you are looking for hard-core adventure, rocketing adrenaline levels and endless fun, we know just the place.
Six Flags #Qiddiya is coming soon !#QiddiyaSoMuchMore
pic.twitter.com/jNLwKTI4Qv— Qiddiya (@qiddiya) August 28, 2019
Qiddiya, the scene of one of the most ambitious city projects in the world.
The project, built on the cornerstones of parks, nature, the arts and motorsports will form one of the most advanced spaces ever seen upon its opening in 2023.#Dakar2020 #DakarExplore #Qiddiya pic.twitter.com/Bi8fLHt130
— DAKAR RALLY (@dakar) January 17, 2020
Le circuit dessiné par l'ancien pilote de F1 Alexander Wurz s'intégrerait au milieu de toutes ces sources de divertissements en tant qu'attraction vedette pour les amateurs de vitesse. D'après les promoteurs, la société Qiddiya Investment Company, ce tracé unique sera prêt à accueillir dès 2023 les "meilleurs événements de sports mécaniques dans toutes les catégories".
Autrement dit : si l'objectif premier est de mettre sur pied un Grand Prix de Formule 1, la MotoGP est aussi dans le viseur en raison de son statut de catégorie reine des sports moto ! La preuve avec la présence d'un certain Loris Capirossi à Qiddiya auprès des différents porteurs du projet.
Great experience in Riyad, with quick friends ##qiddiyasomuchmore #dakar2020 pic.twitter.com/tmWJT0NGXh
— Loris Capirossi 65 (@LorisCapirossi1) January 17, 2020
L'ancien champion italien - désormais consultant sécurité auprès du promoteur du MotoGP - prend même la pose aux côtés des pilotes de F1 venus, comme lui, découvrir le site et ses ambitions. Dernier indice qui ne trompe pas : "Capi" va jusqu'à utiliser le hashtag (mot-clé précédé du symbole #) dédié au projet sur son compte Twitter.
Des liens se tissent donc entre l'Arabie saoudite et la Moto GP, dont les gérants sont toujours friands de nouvelles destinations... à plus forte raison dans des pays aussi riches ! Rappelons que la saison à venir atteint pour la première fois le cap des 20 Grands Prix et que le promoteur, Dorna, en prévoit 22 à partir de 2022 avec le renfort de l'Indonésie et de l'Amérique latine (Brésil ou Mexique).
Sauf que la programmation MotoGP fait déjà escale au Moyen-Orient avec le Grand Prix du Qatar, qui ouvre traditionnellement la saison en nocturne sur le circuit éclairé de Losail. Or l'Arabie saoudite et ses alliés sont en conflit avec le Qatar depuis l'été 2017, le premier accusant le second de financer le terrorisme et d'être proche de l'Iran...
Leurs frontières communes sont fermées avec un blocus diplomatique et économique, tandis que Qatar Airways, riche compagnie aérienne de l'émirat, n'est plus autorisée à desservir ni survoler l'Arabie saoudite. Dans ces conditions, Dorna aura du mal à faire affaire avec ces deux ennemis !
Dans la mesure où la tenue du Grand Prix au Qatar est assurée jusqu'en 2031, la piste de l'Arabie saoudite semble mener à l'impasse à moyen terme pour le MotoGP... A moins que les relations ne s'apaisent d'ici l'ouverture du circuit saoudien en 2023, ce qui n'est pas totalement à exclure dans la mesure où une timide détente s'observe entre Riyad et Doha.
Autre aspect à prendre en considération : la MotoGP s'exposerait à la critique en prenant ses quartiers en Arabie saoudite, en raison de la nature dictatoriale du régime et ses violences à l'égard des femmes, des minorités et des médias.
ASO, organisateur du Dakar, s'est déjà attiré le courroux des associations des droits de l'homme en déplaçant le rallye dans les dunes du royaume. Dorna favorisera-t-elle l'éthique à l'économique ? Rien n'est moins sûr : le MotoGP expose son strass et ses paillettes en Thaïlande et en Malaisie - où les conditions de vie y sont difficiles pour une large part de la population - et s'est également rendu à Shanghai de 2005 à 2008, alors que la Chine n'est pas la référence absolue en matière de droits de l'homme...
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2025
02 mars : GP de Thaïlande
16 mars : GP d'Argentine
30 mars : GP des Amériques
13 avril : GP du Qatar
27 avril : GP d'Espagne
11 mai : GP de France
25 mai : GP de Grande-Bretagne
08 juin : GP d'Aragon
22 juin : GP d'Italie
29 juin : GP des Pays-Bas
13 juillet : GP d'Allemagne
20 juillet : GP de République Tchèque (sous réserve)
17 août : GP d'Autriche
24 août : GP de Hongrie (sous réserve)
07 septembre : GP de Catalogne
14 septembre : GP de Saint-Marin
28 septembre : GP du Japon
05 octobre : GP d'Indonésie
19 octobre : GP d'Australie
26 octobre : GP de Malaisie
09 novembre : GP du Portugal
17 novembre : GP de Valence
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