Septembre 1999L'inénarrable D978, qui vous ouvre en grand les portes du Puy de Dôme et du Parc régional des volcans d'Auvergne, est un hymne à la moto à elle toute seule...
L E S R O U T E S |
EN BREF |
Paroles de balade :
"Avant qu'on arrive pour reprendre l'hôtel, c'était un ancien bar à partouzes. On a même retrouvé des petites culottes en enlevant les radiateurs !" Lectures de balade : E.M. |
UN ETE 99 SUR LA ROUTE (5)
Les volcans d'Auvergne
De retour d'un break de 3 semaines après 4 600 km de bitume au guidon d'une 900 Trophy lestée de ma passagère préférée, les meilleurs plans de Moto-Net. 5ème et dernière partie.
L'hymne de la D978
L'inénarrable D978, qui vous ouvre en grand les portes du Puy de Dôme et du Parc régional des volcans d'Auvergne, est un hymne à la moto à elle toute seule. Même à un rythme quasi réglementaire, les courbes s'enchaînent à merveille sur un revêtement de rêve, pas un virage ne ressemble au précédent, le tout dans un paysage de forêts vert sombre du plus bel effet. Irrésistible ! On pourra se remettre de ses émotions en piquant une tête dans le Lac Pavin, à droite de Super-Besse (ressortez les missiles), puis replonger dans la fureur de la D978 pour les derniers kils d'éclate. Quelques précautions à prendre malgré tout : la présence d'un radar dans les lignes droites n'est pas à exclure, mais surtout méfiez-vous des Schumacher du dimanche qui coupent allègrement la route dans les courbes (vu une AX blanche arrivant en face à toute blinde dans un virage, les deux roues gauches en plein milieu de ma voie)... Mieux vaut maîtriser à fond le concept d'évitement ! Si vous comptez vous rendre à Issoire (par exemple pour une petite visite de Voxan), choisissez donc la petite D26 entre Le Cheix et Issoire. Elle serpente gentiment au pied de sympathiques falaises à escalade, en longeant la non moins sympathique Couze de Pavin. Attention, les visites guidées de l'usine Voxan ne se font que le vendredi et le lundi à 11h, 14h et 15h30. Groupes : sur RV auprès d'Aurélie (04.73.55.67.75).
La rivière de l'effroi
Enfin, si vous prévoyez de passer la nuit dans le coin, pas d'hésitation : l'hôtel bar restaurant glacier "La Couze Pavin" à St Floret, tenu par deux jeunes sympathiques exilés de Beauvais (Oise). Pierre et sa femme, qui démarrent là leur première affaire à leur compte (l'endroit était fermé depuis des années) ont - déjà - tout compris à l'hôtellerie. Des chambres correctes à 120 balles, un peu rétro mais très vivables, et un menu original sans prise de tête pour 78 F (excellente mouclade au bleu d'Auvergne). Ils ont même réussi à faire bouffer de leur délicieuse panacotta au président des chasseurs du coin, qui soi-disant ne supportait pas les laitages. Depuis, il en redemande. Quant à la Couze Pavin, la rivière qui passe dans le village, cela signifie "la rivière de l'effroi".
Le sommet du Puy de Dôme
Après avoir goûté à la délicieuse D996 au nom évocateur via Champeix et St Nectaire, on peut soit couper par la D5 à Murols, en direction du Puy d'Alou et du Puy de Monténard, soit rester sur la D996 jusqu'à l'embranchement de la D983, qui part sur la droite en direction du Col de Guéry (1268 m). Les deux sont richement pourvues en panoramas splendides, en revêtements très corrects (une constante dans le département du Puy de Dôme) et en virolos à gogo. Une fois passé le Col de la Ventouse (980 m), un petit bout rapide de N89 vous amène sur la D941A en direction de Clermont. Même si c'est de loin le plus aménagé, et que les autres volcans alentours doivent être encore plus intéressants, une petite pause en haut du sommet du Puy de Dôme (15 FF la montée pour les motos), au milieu des parapentes et des volcans, est tout à fait recommandée. Il y a même un restau panoramique (04.73.62.23.00), que nous n'avons pas testé mais dont un lecteur nous a dit le plus grand bien (merci à Yann Lostec pour le tuyau !). Puis les petites routes autour de Clermont s'enchaînent joyeusement (D90, D941) jusqu'à Manzat, sur la D19. La D227, puis la D109 le long des Gorges de la Sioule est un must, malgré une propension certaine à chier du gravillon. La N144 nous réserve aussi de très belles portions jusqu'à St Eloy les Mines, puis on quitte le Puy de Dôme pour rentrer dans l'Allier. Au fait, de très nombreux motards sillonnent le 63 (avec des routes pareilles, on les comprend), mais curieusement moins d'un sur deux répond au traditionnel salut... Les routes de l'Allier sont dans l'ensemble assez ternes, comme la D4 et la N145 en direction de Moulins par Montmarault et Le Montet, à l'exception de la D945 avant Moulins, qui offre de belles courbes mais pas toujours très bien indiquées. On arrive ensuite peu à peu en terrain connu (voir la balade Paris-Morvan), et c'est en zigzagant sur les mignonnes petites routes roses de la Nièvre qu'on arrive à Nevers, après avoir une nouvelle fois raté Elisabeth (la prochaine fois, penser à investir dans une carte de téléphone).
Quitter Nevers...
Pour quitter Nevers plus tranquillement que chez Duras, prenez la direction de Fourchambault (suivre Bourges et prendre à droite), puis la D504 le long de la Loire (route spéciale flâneurs, limitée à 70 km/h). En arrivant à hauteur de la Réserve des Chamonds (un écosystème des bords de Loire), attention à ne pas continuer bêtement tout droit (comme moi) dans les cratères du chemin d'en face ! En fait la route tourne à 90° à droite, mais ce n'est pas signalé et le chemin de terre en face est revêtu du même goudron que la D504... mais sur 2 m seulement ! Sensations garanties surtout pour Emmanuelle, qui en a profité pour assurer sa qualification d'office aux prochains championnats du monde de saut sur selle. On peut ensuite longer le Canal latéral à la Loire sur la D45, un peu trop droite mais bucolique à souhait. Attention toutefois aux très sérieux dos d'âne (bien signalés), à moins bien sûr que vous ne cherchiez à battre le record d'Emmanuelle (2 m 53). Avant La Charité sur Loire, vision étrange d'un bâtiment-usine du 5ème millénaire, genre de cargo spatial géant échoué sur terre et bordé de petits immeubles (d'habitation ?) en béton rose très 70's... Enfin, en entrant dans La Charité sur Loire à la tombée de la nuit en été, fermez bien la visière de votre casque sous peine de subir une attaque musclée de la part des millions d'éphémères qui hantent le pont du centre-ville. Ca pique pas, mais ça fait désordre !
Retour à Paris après 4 600 km
L'inévitable retour sur Paris se fera presque à reculons, c'est-à-dire par les plus petites routes possibles... Cela nous vaudra notamment la vision pour le moins frappante d'un immense champ de cannabis (si si si !) aux portes de la capitale, sur la D44, juste après Courcelles sur la droite. Chanvre industriel, chanvre industriel, c'est vite dit ça, chanvre industriel ! Z'avez les papiers afférents à la conduite du chanvre industriel ? Mais les départementales finissent peu à peu par céder devant l'impitoyable réseau routier de la grande couronne et, ayant perdu au pile ou face de l'entrée dans Paris ("non, pas l'autoroute, pas l'autoroute !"), je me coltinerai sagement les feux et la circulation de la N7 jusqu'à la Porte d'Italie tandis qu'Emmanuelle, grande gagnante, se félicitera d'avoir une fois encore échappé au slalom interfiles de l'A6. Quant à la Troph, elle affiche sereinement ses 40 000 bornes au compteur : va falloir penser - déjà ! - à la prochaine révision... Quelqu'un connaît un bon concessionnaire Triumph ?
Eric MICHEL
© Moto-Net n°6 - Septembre 1999
EPISODES PRECEDENTS :
1. Haut-Doubs et Parc du Haut-Jura (solo)
2. Les Cols des Pyrénées (duo)
3. Ariège, Terre courage (duo)
4. Les Monts du Cantal (duo)
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