Pixel impression
  • L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
BILANS DE SANTÉ
Paris, le 5 juillet 2023

15 pilotes blessés à la mi-saison MotoGP : bilan MNC

15 pilotes blessés à la mi-saison MotoGP : bilan MNC

La première partie de saison MotoGP s'achève sur un bilan préoccupant en termes de chutes et blessures, avec un total de 166 chutes en huit courses et quinze pilotes envoyés à l'hôpital. MNC compte les points… de suture.

Imprimer

Rarement les pilotes MotoGP auront autant attendu la trêve estivale : les cinq semaines de pause jusqu'au prochain Grand Prix - Grande-Bretagne début août - vont permettre de souffler après une première partie de saison éprouvante, blessures à la clé pour une grande majorité.

MNC s'est livré au décompte (voir tableau ci-dessous) : pas moins de 15 pilotes - sur 24 ! - ont été hospitalisés depuis le coup d'envoi au Portugal, marqué par l'effrayant high side de Pol Espargaro. Le transfuge Honda-Repsol - touché au dos et à la mâchoire - n'est toujours pas remonté sur sa KTM/GasGas : Tech3 croise les doigts pour un retour à la rentrée à Silverstone…

Ce premier Grand Prix sur le circuit de Portimao fût aussi le théâtre de l'accrochage entre Luca Marini et Enea Bastianini lors de la course Sprint. Direction l'hôpital pour "Bestia", victime d'une fracture de l'omoplate : le nouvel espoir Ducati est resté sur la touche pendant cinq courses - jusqu'au GP d'Italie - et reprend tout juste ses marques.  

GP du Portugal : début d'une longue série

La course principale au Portugal voit aussi Marc Marquez s'enflammer sur un freinage : l'officiel Honda emporte dans sa précipitation Jorge Martin et Miguel Oliveira, local de l'étape. Bilan : des contusions pour Martin et un tendon méchamment abîmé pour Oliveira, forfait pour la course suivante en Argentine. 

Marc Marquez, lui, se relève avec la main droite fracturée et une pénalité de deux "Long Lap" à réaliser à sa prochaine course. Sa blessure lui fera rater trois manches - y compris "son" GP des États-Unis -, tandis que sa sanction fera l'objet de surprenants rebondissements pour finalement être annulée.

Au total, Marc Marquez est déjà tombé à quatorze reprises (14 !), dont cinq fois sur le seul week-end du GP d'Allemagne. L'espagnol est le triste recordman de chutes, alors qu'il a pourtant raté cinq courses : le n°93 s'est récemment retiré du GP d'Allemagne (le dimanche matin), puis du GP des Pays-Bas à cause de blessures à la main et d'une côte fêlée.

La situation de son nouveau coéquipier Joan Mir n'est guère plus reluisante : l'ancien pilote Suzuki ne cesse de tâter le bitume avec la RCV (12 chutes), au point d'avoir préféré s'épargner lors des derniers rendez-vous. Sa blessure à la main n'est pas seule en cause : l'absence de solutions lui sape le moral, alors que la Honda a également "broyé" son ancien voisin de box, Alex Rins (fracture tibia-péroné)...

 MNC comprend d'autant mieux les réserves de Mir que l'ancien champion du monde 2020 vient de partager la photo ci-dessus sans équivoque : le joli ventre arrondi de son épouse Alejandra annonce l'arrivée imminente d'un heureux évènement ! Difficile alors de continuer à prendre tous les risques sur une moto revêche…

La foudre s'abat deux fois sur Oliveira 

Les blessures n'épargnent pas non plus le champion en titre et actuel - confortable - leader du championnat : Francesco Bagnaia s'est fracturé la cheville et déplacé le poignet lors de son accrochage avec Maverick Viñales au GP de France. Le numéro "Uno" n'a pas raté de courses, mais admet avoir dû serrer les dents.

Luca Marini s'est également abimé le poignet sur le circuit sarthois, tandis que Miguel Oliveira s'est de nouveau fait harponner 15 jours plus tôt : luxation de l'humérus pour le décidemment infortuné pilote Aprilia, fauché par Fabio Quartararo dès le deuxième virage du GP d'Espagne ci-dessus.

L'équipe Aprilia-RNF paie par ailleurs un lourd tribu cette saison puisque son deuxième pilote, Raul Fernandez, s'est fait opérer d'un syndrôme des loges après des premières courses terminées à bout de forces, les bras tétanisés. L'ancien pilote KTM a dû déclarer forfait au Mans (72).

Se faire opérer pour un syndrôme des loges (arm-pump) est toutefois une opération courante, qui consiste à inciser la gaine autour d'un muscle - la loge - pour rétablir l'afflux sanguin. Ce phénomène survient en raison des sur-sollicitations au freinage, qui font excessivement gonfler les muscles dans leur logement et provoquent des accumulations de sang. 

Syndrôme des loges à la jambe et blessures des français

Profitant de la trêve, Fabio Di Giannantonio vient également d'être opéré d'un arm-pump au bras droit, tandis que Jorge Martin crée un précédent : le pilote Ducati-Pramac sort lui aussi de l'hôpital en raison d'un syndrôme des loges à… la jambe gauche ! "Martinator" explique que cette gêne le pénalise depuis déjà deux ans.

Côté français, le couperet de la - grosse - blessure épargne Fabio Quartararo et Johann Zarco, respectivement victimes de cinq et six chutes. L'officiel Yamaha s'est certes blessé à l'orteil gauche juste avant le GP des Pays-Bas, mais pas à moto : Fabio est tombé pendant un entraînement de course à pied !

Cette blessure gênante s'est hélas aggravée pendant sa perte de l'avant à Assen, chute qui a par ailleurs entraîné celle de Johann qui le suivait comme son ombre à cet instant ! Bilan : des contusions douloureuses pour le pilote Pramac et une intervention sur le pied de l'ancien champion du monde 2021.

"J'ai poussé un peu fort pour rattraper mon erreur du départ : c'est ma faute, j'ai fait n'importe quoi", reconnaît El Diablo, contraint de pousser sa peu performante Yamaha… comme un beau diable, justement !

La faute aux courses sprint ?

Toutes ces blessures soulèvent inévitablement la question : le nouveau format du MotoGP est-il dangereux, avec l'intensification du rythme créée par les courses sprint ? Rappelons que ces épreuves se disputent le samedi après-midi sur la moitié de la distance de la course principale du dimanche, avec 12 pts en jeu pour le vainqueur.

Plusieurs pilotes expriment des réserves sur cette nouvelle formule qui favorise des départs et des premiers tours explosifs : tous les pilotes peuvent souder sans - trop - se préoccuper de la gestion de leur pneus, malgré une quantité d'essence ramenée de 22 à 12 litres. Du spectacle au détriment de la stratégie, en somme.

Le promoteur des Grands Prix s'en frotte les mains : les spectateurs en "ont pour leur argent" le samedi, alors que cette journée autrefois dévolue aux essais peinait souvent à remplir les gradins. Idem pour une grande partie des téléspectateurs, davantage attirés par une course - même tronquée - que des séances d'essais.

Reste que la situation interpelle au regard du - trop - grand nombre de blessures : Dorna a beau tenter de convaincre que tout va bien dans le meilleur des mondes, ces crashs à répétition font réagir. A plus forte raison dans les équipes concernées : le préjudice est considérable en termes d'images et de revenus en cas de forfaits prolongés…

Or, la deuxième partie de saison s'annonce critique : fin septembre, ce sont quatre courses - Japon, Indonésie, Australie et Thaïlande - qui se suivent en cinq semaines ! Le décompte grimpe même à cinq épreuves- dix avec les Sprint - avec le nouveau Grand Prix d'Inde prévu le 24 septembre. MNC met cependant une réserve, en raison du peu de nouvelles des organisateurs indiens.

Les qualifications QP2 revues en 2024

Conséquence des plaintes formulées par les acteurs du MotoGP : le format des séances d'essais évolue de nouveau l'an prochain, au niveau de la sélection des dix pilotes directement intégrés à la deuxième phase des qualifications (QP2). Désormais, seuls les chronos réalisés durant la deuxième séance d'essais serviront à sélectionner le "Top 10".

Objectifs ? Limiter la prise de risques actuellement nécessaires pour bien terminer la première séance d'essais le vendredi matin. Cette séance - qui sera renommée comme avant  "essais libres 1" - ne sera plus prise en compte pour sélectionner les pilotes directement qualifiés en QP2 et ceux repoussés en QP1.

"Franchement, je n'aime pas faire le "time attack" le vendredi matin parce que c'est une séance où il faut commencer à aborder le week-end et établir une stratégie pour la course", approuve Pecco Bagnaia, pilote qui aime poser ses marques avant d'accélérer la cadence.

"Quand on doit attaquer le matin, on pense déjà trop au fait de figurer dans le top 10 (pour les qualifications 2, NDLR)", explique le champion en titre. L'officiel Ducati évoque une pression excessive lors des essais 1, moment que les pilotes devraient selon lui utiliser pour se mettre en jambes.

Cette modification du format des essais a été décidée le jeudi précédent le GP des Pays-Bas lors d'une réunion extraordinaire à la demande des pilotes. Sa mise en place aurait pu débuter dès la rentrée à Silverstone si toutes les parties prenantes avaient donné leur accord. Mais un seul constructeur s'y est opposé : Ducati.

Espérons que cette nouvelle mesure rétablisse une forme d'apaisement l'année prochaine pour éviter l'hécatombe de chutes et blessures de cette première partie de saison, la plus dévastatrice pour les pilotes de mémoire de MNC. Restez connectés !

Pilotes Moto Blessure(s) Évenement Forfaits
Bagnaia Francesco Ducati Fracture astragale (cheville) + poignet endorli GP de France (course principale) Aucun
Bastianini Enea Ducati Fracture omoplate droite GP du Portugal (sprint) 5 courses
Di Giannantonio Fabio Ducati Syndrôme des loges bras droit Après GP des Pays-Bas Aucun
Espargaro Pol KTM 8 fractures (vertèbres, mâchoire) GP du Portugal (essais) 8 courses
Espargaro Aleix Aprilia Fractures talon gauche... au téléphone en vélo GP d'Italie Aucun
Fernandez Raul Aprilia Syndrôme des loges bras droit Opéré avant GP de France 1 course
Marini Luca Ducati Fracture trapézoïde poignet droite GP de France (course principale) Aucun
Marquez Marc Honda Fracture intra-articulaire main droite GP du Portugal (course principale) 3 courses
Marquez Marc Honda Inflammation chevillle, pouce gauche cassé, côte fêlée GP d'Allemagne (essais et warm-up) 2 courses
Martin Jorge Ducati Syndrôme des loges jambe gauche Après GP des Pays-Bas Aucun
Mir Joan Honda Fracture auriculaire main droite GP d'Italie (essais) 3 courses
Oliveira Miguel Aprilia Tendon âbimé jambe droite GP du Portugal (course principale) 1 course
Oliveira Miguel Aprilia Luxation épaule et fracture humérus GP d'Espagne 1 course
Rins Alex Honda Double fracture tibia-péroné jambe droite GP d'Italie (sprint) 3 courses (à ce jour)
Quartararo Fabio Yamaha Fracture orteil gauche en course à pied, agravée par chute à Assen Avant GP des Pays-Bas Aucun

.

.

.

Les derniers essais MNC

Essai Mash K750 : le côté sportif de la force Jedi !

Hors budget les Daytona 660, GSX-8R et autres R7 ? Poussez la porte d'une concession Mash : la marque SIMA et son partenaire chinois Jedi Motor lancent une sportive sexy et efficace de 75 ch à moins de 7000 euros ! Essai de la nouvelle K750, accessible A2.
Routière 1 commentaire
Kawasaki Z1100 2026 : l'essai vidéo de MNC

Après la Versys et la Ninja SX, c'est au tour de la ''Zed'' de recevoir la dernière génération du gros 4-cylindres Kawasaki ! La Z1100 conserve la partie-cycle de l'ancienne Z1000 mais hérite de l'électronique de la récente Z900. MNC a pu tester le maxiroadster vert (en version SE, noir en standard) en Vallée de Chevreuse… et en combinaison de pluie. Zut.
Roadster 1 commentaire
Kawasaki Ninja ZX-6R 2025 : le Petit test MNC en moins de 6 min

Pas le temps, le courage ou le besoin de visionner notre duel ultra-complet des sportives ZX-6R Vs R9 ? Optez pour notre formule allégée : le Petit test Moto-Net.Com ! Quelques minutes suffisent pour vous placer au guidon de la Ninja 636 de Kawasaki en allant directement à l'essentiel.
Essai routière GT750 2025 : une trop grosse Mash ?

Avec ses 275 kg, la Mash GT750 est la plus grosse moto de la marque SIMA. Cette nouveauté construite par Jedi est aussi la plus confortable avec son carénage intégral, son pare-brise électrique et ses valises. Mais son "petit" bicylindre de 730 cc et 74,8 ch suffit-il pour emmener dignement cette authentique routière ? Réponses.
Routière 1 commentaire

A lire aussi sur le Journal moto du Net

Nouveautés 2026 Suzuki : SV-7GX, l'alternative routière V-Twin

En voilà une idée qu'elle est bonne : Suzuki dévoile au salon EICMA de Milan une version routière à grand guidon de sa cultissime SV650. Cette concurrence désignée des Tracer 7 et Versys 650 s'en démarque par son joyeux bicylindre en V de 73 ch, aux normes Euro5+. Présentation de la SV-7GX 2026.
Kawasaki veut faire redécoller sa Ninja ZX-10R en 2026

Meilleure vente 2016 de Superbike en France, la ZX-10R n'est plus montée sur le podium. Pour décoller de ses cinquièmes places obtenues depuis 2022, la Ninja évolue en 2026 : Kawasaki lui greffe des ailerons - forcément - et un nouveau carénage, un moteur Euro5+ et un nouvel écran connecté. Découverte de la Verte.
Nouveautés 2026 Yamaha : une R7 plus confortable et sophistiquée

Yamaha étend à sa R7 les évolutions technologiques apportées sur sa dernière génération de MT-07, sa donneuse d'organes. La sportive d'Iwata reçoit au passage l'IMU, un châssis et une ergonomie retravaillés ainsi que des jantes forgées. Présentation  de la R7 2026.
Les Hornet 750 et Transalp prennent l'option E-Clutch en 2026

Monté sur toutes les CB650R et CBR650R, l'embrayage à commande électrique E-Clutch pourra être sélectionné l'an prochain - en option ''départ usine'' - par les futurs acheteurs de Hornet 750 et Transalp 750. Les millésimes 2026 proposent aussi de nouveaux coloris et le trail perfectionne ses suspensions. Présentations.
QJMotor peint son roadster SRK 800 en noir et l'affiche à 6800 euros 

Afin d'accélérer le lancement de sa SRK800, QJMotor propose un coloris tout simple, tout noir… et à prix canon puisque cette SRK800 Dark ne coûte que 6799 euros, soit 1800 de moins que les coloris Rouge ou Bleu du roadster, identiques visuellement ! Le 4-cylindres chinois se place aussi sous les Twins japonais Hornet 750 et MT-07...
Yamaha fête ses 70 ans avec un coloris anniversaire sur ses motos sportives 2026

Yamaha applique une splendide peinture blanche et rouge sur toute sa gamme de motos sportives YZF : de la R125 à la R9, en passant par la R3 et la R7 remaniée pour 2026. Ce coloris inspiré des années 90 poursuit les célébrations des 70 ans de l'activité deux-roues du constructeur japonais.
Triumph dégaine une Trident 800 à moins de 10 000 balles

Après ses salves de motos électriques TXP et de Modern Classics renouvelées, Triumph continue de canarder ses nouveautés 2026 ! Dans le chargeur se trouve cette fois-ci un roadster inédit qui reprend l'esprit de la Trident 660 et pique le moteur de la Tiger Sport 800. Présentation de la Trident 800 !
Roadster 1 commentaire
  • En savoir plus...