Valentino Rossi : ''savoir si je suis toujours un top pilote''

L'euphorie de la signature de Valentino Rossi chez Ducati en 2010 n'avait duré qu'un hiver... Tout juste le temps de s'apercevoir que les chronos du Doctor sur la Ducati n'étaient pas suffisants pour lui permettre de conserver son rang au sein des "Quatre Fantastiques", groupe complété par Lorenzo, Pedrosa et Stoner bien sûr...

Mis à part chez ses fans invétérés - et ils restent nombreux, essayez de compter le nombre de casquettes jaunes dans les tribunes pour voir ! -, l'intérêt du public et des media envers Valentino a chu à mesure que son retour aux avant-postes se faisait de plus en plus improbable.

Mais il aura suffi de deux communiqués en fin de semaine dernière, le premier provenant de Ducati, le second émanant dans la foulée de Yamaha (lire MNC du 10 août 2012) pour remettre le nonuple champion du monde sur le devant de la scène. Convié à Indianapolis à la traditionnelle conférence d'avant Grand Prix, le futur ex-pilote Ducati était sous le feu des projecteurs... et des questions des journalistes !

Naturellement interrogé sur les raisons de son transfert, Valentino a tout d'abord répété que la pause estivale lui avait permis de faire le point et de réfléchir plus sérieusement à son avenir (MNC du 15 août 2012). Manque de résultats, perte du plaisir de courir : le diagnostic était limpide pour le fameux Doctor, seul à établir son propre traitement.

"J'ai décidé que cela suffisait", explique Vale, "j'ai fait ce choix car j'ai essayé de comprendre quelle serait la meilleure moto, la plus compétitive pour les deux saisons à venir qui pourraient être les dernières de ma carrière, ou peut-être pas, mais qui représentent en tout cas la dernière partie".

Mais en sélectionnant la M1, Rossi choisit délibérément de faire équipe avec le grandissime favori pour le titre l'an prochain : déjà en tête du classement provisoire 2012, Lorenzo devrait profiter du départ de Stoner pour confirmer sa mainmise sur le championnat en 2013, Pedrosa ayant à gérer l'arrivée au HRC de l'intrépide Marquez...

Revenir aux avant-postes et se faire plaisir...

"La situation a beaucoup changé par rapport à 2008 lorsque Jorge est arrivé chez Yamaha", analyse Valentino. "Il est désormais le n°1 dans l'équipe, et nos relations sont bonnes. J'ai du respect pour lui, il en a pour moi : je pense donc que nous pourrons nous entendre".

Même son de cloche du côté du Majorquin qui avait été averti lors de la signature de ses contrats 2013 et 2014 que Vale était susceptible de revenir... et sans mur ! "J'ai toujours dit que ce mur était stupide", remarque Jorge, "il n'a aucun sens, ne sert à rien. Ca me va très bien, et pour Vale également cette fois".

Alors qu'il aurait pu, selon lui, poser son veto sur certains noms, Lorenzo ne l'a pas fait et se dit ravi de retrouver son ancien coéquipier : "deux années supplémentaires, sur la même moto"... Voilà deux occasions de prouver que son titre de 2010 n'était pas dû à la seule blessure du n°46 !

Le sacre mondial, son dixième, Valentino y pense bien sûr, mais se veut prudent : "bien sûr que le titre est un rêve, un objectif également. Mais étant donnée la situation actuelle, je dois surtout savoir si je suis toujours un top pilote, si je suis toujours rapide, si je peux me battre pour la première ligne, si je peux encore me battre pour le podium"...

"Je ne sais pas", avoue humblement Rossi, "parce qu'après deux saisons comme celles-ci, personne ne sait". Ce qu'il sait en revanche c'est qu'encadré de son team - qui l'avait suivi de Yamaha à Ducati et effectue avec lui le trajet inverse -, il sera plus fort aux commandes de la M1 qu'à celles de la GP12 ou GP13.

"Je pourrai aussi me faire plaisir", souligne le pilote autrefois si facétieux, "vous savez, les deux prochaines saisons seront dures, à essayer de suivre Jorge, essayer de le battre aussi, car il est maintenant très, très rapide". Mais c'est le type de challenge qu'aime à relever Valentino, quitte à se planter !

"J'ai besoin d'une moto plaisante", insiste l'Italien, "à ce stade de ma carrière je dois prendre du plaisir, je dois essayer de me battre devant et arriver heureux sur le circuit". Autant de sensations qu'il n'a plus goutées depuis son arrivée chez les Rouges.

Et si les résultats avec la M1 ne se montraient pas à la hauteur, la vedette des Grand Prix envisagerait-elle une reconversion en Mondial Superbike, toujours avec Yamaha ? "Il est encore trop tôt pour le dire, car j'espère être rapide, compétitif, et me plaire en MotoGP plus de deux saisons encore. Mais les opportunités existent en Superbike, je l'ai toujours dit". Affaires à suivre donc, sur Moto-Net.Com : restez connectés !