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#THAILANDGP ANALYSE
Paris, le 4 octobre 2022

GP de Thaïlande 2022 : après le naufrage de Quartararo, un déluge pour Zarco

GP de Thaïlande 2022 : après le naufrage de Quartararo, un déluge pour Zarco

Les fans français de MotoGP ont assisté, médusés, au naufrage de Fabio Quartararo durant le GP de Thaïlande 2022. Hors des points, notre champion n’a plus que deux longueurs d’avance sur Pecco Bagnaia qui doit son podium à Johann Zarco. Les critiques pleuvent sur le n°5 Ducati... Explications.

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Que ce 17ème Grand Prix de la saison 2022 a été dur pour les fans de Fabio Quartararo... La noyade n’était que sportive, heureusement, mais voir le champion du monde en titre de MotoGP se débattre en queue de peloton et franchir la ligne d’arrivée à une anonyme 18ème place était bien triste.

Il y avait de quoi pleurer - de rage ? - à voir son idole sombrer au classement alors qu’il s’élançait d’une prometteuse quatrième place sur la grille thaïlandaise et considérait pouvoir se battre pour un excellent résultat, le meilleur en fait, qu’il n’a plus enregistré depuis la mi-juin au Sachsenring...

"L'objectif des courses précédentes était de se battre pour le podium, là on a le potentiel pour la victoire", déclarait samedi soir au micro de nos confrères de Canal+ notre "savoureux 20" français. Hélas, c’était compter sans cette garce de pluie, attendue tout le week-end et apparue uniquement durant la course Moto2 !

Si certains de ses supporters fulminaient de voir "El Diablo" glisser irrémédiablement au sein du peloton dès le premier tour de ce GP de Thaïlande 2022, la plupart faisaient preuve de compréhension envers le malheureux pilote Yamaha, soumis à rude épreuve...

Poussé hors-trajectoire par Jack Miller à la sortie du premier virage, écarté de la corde par Aleix Espargaro dans le deuxième virage, Fabio était décontenancé par Alex Marquez qui fusait sur son extérieur - mais sortait de la piste - dans le virage 4. Pour couronner le tout (sic), Fabio était échaudé quelques mètres plus tard par une furtive glisse de sa roue arrière !

"La confiance n'était pas là et le manque de grip illustre une faiblesse d'efficacité de notre package électronique", reconnaît ouvertement Eric de Seynes "himself" sur les réseaux sociaux. Le PDG de Yamaha Motor Europe se permet de noter : "une fois de plus la puissance ne fait pas tout et notamment sur le mouillé...".

Pertes de confiance, de grip... et de la vision !

"On ne voyait rien du virage 1 au 3 puis au 4, c'était choquant", décrira le "rookie" Darryn Binder avant de révéler : "je pense que je suis resté sur le quatrième rapport dans la ligne droite lors des quatre premiers tours parce que je ne voyais pas où j'allais". Glaçant, non ?

Son frangin Brad confirmera : "au deuxième tour, quelqu'un m'a heurté sur l'intérieur et je suis sorti de la piste. Quand j'ai rejoint le peloton, je ne voyais plus rien ! En descendant la ligne droite, c'était comme si quelqu'un avait mis une couverture sur mes yeux à cause des projections".

Le témoignage du sud-africain est d’autant plus saisissant qu’il n’est pas le genre de pilote à se laisser facilement impressionner : l’an dernier pour mémoire, le n°33 du team officiel KTM s’était illustré en remportant un Grand Prix d’Autriche achevé sous la pluie... mais en restant sur ses pneus slick !

Le coéquipier de Darryn en cette fin de saison ira même plus loin : "j'ai eu du mal aujourd'hui, et je pense en premier lieu que c'était très dangereux dans le premier tour car vous ne pouviez rien voir de l'arrière", lâchera Cal Crutchlow, surpris que certains de ses petits camarades coupent parfois les gaz en pleine ligne droite. Angoissant !

Réactions des pilotes MotoGP au renversant Grand Prix de Thaïlande 2022

"Quoi qu'il en soit, la course a été difficile pour Yamaha aujourd'hui, il semble que nous ayons tous des problèmes très similaires avec la pression et la surchauffe des pneus", analysera le pilote d’essai Yamaha, remplaçant du retraité Dovizioso. "C'est dommage parce que ce week-end sur le sec, nous avions un bon rythme mais nos problèmes se sont accentués sous la pluie".

On imagine et comprend mieux le calvaire de Fabio Quartararo, relégué à une lointaine 17ème place à la fin du premier tour. À ce stade, il ne profitait même pas du flamboyant départ du poleman Marco Bezzecchi pour conserver la tête virtuelle du championnat : deuxième en piste, Francesco Bagnaia comptait alors deux petits points d’avance sur le français !

Doublé par son coéquipier Jack Miller toujours particulièrement à l’aise lorsque la pluie apparaît - tombe ou disparaît ! -, "Pecco" naviguait dans un océan de Ducati : le Top 9 était constitué de sept Desmosedici, au milieu desquelles surnageaient la RCV de Marc Marquez et la RC16 de Miguel Oliveira, brillant vainqueur du GP d’inondation d’Indonésie en tout début de saison !

Point de M1 aux avant-postes pour défendre Fabio : Franco Morbidelli sur la seconde - première ! - Yamaha du team d’usine est était 13ème tandis que Darryn Binder et Cal Crutchlow occupaient les 20 et 21ème places aux commandes des deux motos satellites.

Réactions des pilotes MotoGP au renversant Grand Prix de Thaïlande 2022

Pour conserver la tête du championnat, Fabio Quartararo ne pouvait donc compter que sur ses rivaux sur Honda ou KTM, voire Aprilia ? Mais pas sur son - notre ! - compatriote Johann Zarco, pourtant auteur d’une magistrale remontée en fin de course !

Surtout pas d’imper d’impaire sur le séchant...

Meilleur chrono de l’ultime séance d’essais libres (la FP4 qui sert de répétition générale pour la course le samedi après-midi), Zarco a mis du temps à se mettre dans le bain. En fait, ce n’est que lorsque la lourde pellicule d’eau a disparu de la piste thaïlandaise que le n°5 a passé la surmutipliée.

Remonté comme un avion de chasse sur Marc Marquez - qui ne s’est pas fait "re-marquez" durant ce GP ! -, Johann Zarco a rapidement doublé la Honda n°93. Arrivé dans la roue de la Ducati n°63 en revanche, le n°5 a temporisé. Et comment lui en vouloir, sincèrement ?

Pour notre double champion de Moto2 (2015 et 2016), attaquer le sextuple champion du MotoGP (2013-14-16-17-18-19) ne posait pas de souci particulier : même en cas de chute au cours de la manœuvre et de grossier balayage, il se remettrait sans mal des remontrances de l’espagnol, de son entourage et de ses fans.

Attaquer le potentiel champion de MotoGP 2022 en revanche, lui paraissait bien plus risqué... À juste titre. Dani Pedrosa pourrra témoigner en faveur de Zarco : l’espagnol n’en menait pas large après avoir fait valser son collègue Nicky Hayden dans les graviers à Estoril en 2006, alors que l’américain luttait seul face à Valentino Rossi pour le titre mondial.

Réactions des pilotes MotoGP au renversant Grand Prix de Thaïlande 2022

Ce dimanche, le n°5 français a joué les bons petits soldats qui, malgré un bon gros rythme, a préféré que son général ramasse la médaille de bronze et les 3 points supplémentaires. Comme l’avait fait Marco Melandri en World Superbike en 2014, en faveur de son coéquipier chez Aprilia, Sylvain Guintoli.

Notre n°50 international avait sans doute apprécié le geste, mais s’était employé pour que les cinq points accordés par le n°33 italien ne lui aient au final pas servi pour coiffer la couronne mondiale. Tout comme "Guinters", "Pecco" veillera lui aussi à légitimer son potentiel titre 2022 en remportant le championnnat avec plus de trois points d’avance, afin d’effacer son ardoise auprès de Zarco.

Les pilotes ont un job : faire gagner leur usine

"Gigi (Dall’igna, directeur de la compétition chez Ducati, NDLR) était très ému, il trouve beau que je laisse un podium à Pecco, très gentleman de ma part", confiait Johann Zarco peu après son arrivée, à la quatrième place du Grand Prix de Thaïlande 2022.

Doit-on blâmer Johan d’avoir accompli son boulot ? Pour rappel, Zarco se voit confier une Desmosedici afin de la faire gagner... Bon, s’il a "gagné" en qualifications, le succès lui échappe encore et toujours en course. Mais ceci est un autre débat ! Lorsqu’il considère la victoire comme inaccessible, le pilote doit faire gagner son usine. Car on ne mord pas la main qui nous nourrit, si ?

Que les fans français ulcérés par le manque de patriotisme de Zarco envoient leur chèque à Johann, la prochaine fois que ce dernier cherche un - excellent - guidon en MotoGP. Ou bien qu’ils organisent une pétition et l’envoient à la Fédération Française de Moto, voire au président Macron directement, pour que ces derniers passent à la caisse !

L’argent des licenciés FFM ou du contribuable pourrait ainsi servir à sponsoriser un pilote français, talentueux, loyal et droit, à qui l’on reproche aujourd’hui de ne pas avoir soutenu un concitoyen dans la panade... et domicilié en Andorre ? Un autre débat, encore !

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