A Mende ce week-end, à une semaine d'intervalle, Johnny Aubert emboîte le pas à Mike di Meglio, titré la semaine dernière champion du monde de vitesse 125, et ramène à la France un titre de champion du monde d'enduro en catégorie E2. Cocorico !
Sur les terres de Lozère, fief de l'enduro hexagonal, les pilotes français ont enfin renoué avec la couronne mondiale. Depuis Stéphane Peterhansel en 2001, aucun pilote français n'avait décroché un titre mondial sur le WEC... Après une saison difficile et un duel permanent avec Juha Salminen, l'ancien crossman Johnny Aubert n'a commis aucune faute et a confirmé ses qualités de champion. Et bien que roulant sous licence italienne pour un team italien, le "gars du nord" a fait retentir la Marseillaise à Mende !
Championnat du monde d'enduro 2008 |
|
|
Chez les petites cylindrées, en E1, la victoire mondiale revient à Mika Ahola (HM-Honda) après un duel de tous les instants avec Ivan Cervantès (KTM). Marc Germain a connu un début de saison laborieux qui le laisse, malgré ses bons résultats à partir de la mi saison, au pied du podium mondial.
En E3, le suspense aura duré jusqu'à samedi matin : Sébastien Guillaume perd tout espoir de victoire - ainsi que sa place de vice-champion E3 - à cause d'un moteur noyé dans le premier passage de la spéciale Xtrem... Dépité, le pilote officiel Husqvarna laisse le champ libre à Samuli Aro (KTM) qui remporte pour la deuxième fois la catégorie des grosses cylindrées.
Enfin chez les Juniors, le duel de début de saison entre Thomas Oldrati et Marc Bourgeois a tourné court avec la blessure de Marc : l'italien avait été sacré champion du monde Junior 2008 dès le GP d'Italie (lire Moto-Net.Com du 1er octobre 2008).
Enduro 2 : victoire de Johnny Aubert devant le public français conquis !
Seize points séparaient Johnny Aubert (Yamaha) de Juha Salminen (KTM) depuis deux Grands Prix. Bien qu'en position favorable, la tension pesait lourd à la veille de la finale sur les épaules de Johnny Aubert, car Juha salminen n'avait pas d'autre choix, ce matin du 11 octobre, que de gagner et d'espérer une erreur de son adversaire...
Samedi, Johnny Aubert subit la loi d'un Salminen plus efficace que jamais : avec un seul meilleur temps en spéciale sur la journée, Johnny assure la seconde place à 1 minute et 19 secondes du pilote KTM. Avec 22 points dans son escarcelle, Johnny a rempli son contrat : une 7ème place lors de la seconde manche du GP d'Europe lui suffirait pour remporter le titre.
Dimanche, Johnny Aubert n'a pas failli à sa mission et s'empare de la 3ème place derrière le pilote Husqvarna Antoine Méo. A 28 ans Johnny devient donc champion du monde E2 sous les couleurs du Team Yamaha UFO Corse, qui participe à son dernier GP d'enduro. Ce premier titre mondial, seulement trois ans après son arrivée sur le WEC, le fait succéder à Stéphane Peterhansel, dernier français couronné en 2001.
Avec toujours beaucoup de modestie, Johnny Aubert savoure sa victoire exemplaire : "je ne sais même pas quoi dire, je n'arrive pas à exprimer ce que je ressens ! Depuis le mois d'avril et la casse de Salminen en Espagne, ça a été une saison très fatigante mentalement pour moi. Il ne m'a fait aucun cadeau. J'ai vraiment mal dormi la nuit dernière et aujourd'hui la journée était très longue sur la moto... Surtout dans les deux premiers tours, à cause de la pression. Après, j'ai décidé de me décontracter un peu pour jouer la sécurité. Je suis content d'apporter ce résultat à mon équipe, qui m'a accueilli comme une famille il y a trois ans, lorsque je pensais peut-être arrêter la compétition... C'est un vrai beau moment de bonheur ! "
Antoine Méo, dernier transfuge en date du moto cross, s'octroie le titre de meilleur rookie de la saison 2008 et termine 5ème au général de la catégorie. Quant à Rodrig Thain, en forte progression cette année sur la TM officielle, il peut afficher fièrement sa quatrième place derrière Alessandro Belometti, plus régulier.
Enduro 1 : Mika Ahola champion du monde dès samedi
Mika Ahola (Honda) persiste et signe en décrochant dès samedi la timbale mondiale : le finlandais devient champion du monde E1 2008, après son titre en E2 l'an passé. Cette victoire dûment méritée n'était pas envisagée dès samedi, mais un concours de circonstances a bouleversé la donne...
Tout d'abord, Ivan Cervantès écope de 10 secondes de pénalité au départ de la journée, à cause d'un problème de démarrage sur sa KTM. Ensuite, Marc Germain survolté vient arbitrer les débats - et par ricochet, le championnat -, en prenant devant un public conquis la seconde place à Cervantes pour 97centièmes seconde !
Mika Ahola lui-même ne s'attendait à cette issue : "je suis surpris de devenir champion du monde dès aujourd'hui, mais Marc Germain m'a un peu aidé dans la dernière spéciale. Je pensais plutôt que ça arriverait demain, car ici la course est vraiment très difficile. Je pense que le fait de terminer sur le podium à chaque course a été la clé de la saison. C'est ce que j'ai appris l'an dernier. Il faut savoir parfois s'incliner et se contenter d'une deuxième ou troisième place. Je crois aussi que je commets beaucoup moins d'erreur que par le passé. En fait, plus je vieillis et plus je roule vite ! ".
Au classement final du championnat, Marc Germain échoue donc au pied du podium dernière Simone Albergoni, malgré une très belle seconde moitié de championnat et une manche gagnée en Angleterre. Mais le français tire les leçons de sa saison et regarde déjà vers 2009 : "les deux podiums consécutifs de ce week-end me permettent de conclure cette saison sur une bonne performance. J'ai beaucoup appris et le travail que j'ai fourni cette année porte ses fruits et me donne de bonnes perspectives. Je vais aborder ma prochaine saison de championnat du monde d'une autre manière en laissant la priorité au travail de fond. Je connais mes capacités et j'espère bien les mettre à profit ! En tout cas, une chose est certaine : je ne commencerai pas la saison 2009 en clamant haut et fort que le titre sera pour moi ! Même si c'est ce que j'espère au plus profond de moi même, j'ai appris cette année que l'humilité était de rigueur ! En enduro, tout peut basculer en très peu de temps et il ne faut crier victoire qu'une fois les choses faites !"
Chez les petites cylindrées, on retiendra également la venue du finlandais Eeros Remes sur KTM, qui après un début de championnat fracassant et une absence sur blessure durant trois Grands Prix, parvient à se hisser à la 7ème place pour sa première participation. A surveiller !
Enduro 3 : Sébastien Guillaume sous le coup de la déception...
Toute la saison, la catégorie des grosses cylindrées aura été riche en coups de théâtre et en suspense... Jusqu'à samedi matin, Sébastien Guillaume pouvait avoir l'ambition de déloger Samuli Aro de sa place de leader. Mais dès la première spéciale extrême, le sort s'acharne sur Séb...
En passant dans un bassin particulièrement vicieux, la moto se noie et le moteur s'arrête. Sébastien franchit les trente mètres qui le séparent de la ligne d'arrivée de la spéciale en courant à côté de sa Husqvarna, mais la moto ne repart pas, le moteur a pris l'eau... Il démonte et sèche ce qu'il peut, parvient à repartir, mais prend 3 minutes de pénalité et termine la journée à la 12ème place. Tout espoir de titre pour Sébastien et Husqvarna s'évapore, laissant même sa place de vice-champion à Marko Tarkalla...
Ce fait de course majeur fait les affaires de Samuli Aro, libéré de la pression du français : il termine second samedi derrière Marko Tarkalla. Animateur du championnat toute l'année, Christophe Nambotin joue de malchance à son tour : la chaîne déraille au contact d'une pierre dans la spéciale Xtrem et Christophe termine 7ème de la journée, laissant le champ libre à Fabien Planet qui termine 3ème et complète le podium 100% KTM du samedi.
Dimanche, Sébastien Guillaume ne parvient pas à se motiver et à rester concentré. Le champ est libre pour Samuli Aro : en terminant 4ème, il devient champion du monde E3 pour la deuxième fois et s'offre un cinquième titre mondial. Après une deuxième partie de championnat inquiétant, Samuli Aro a su garder le cap sur ce GP d'Europe décisif. "C'était une saison très éprouvante pour moi avec mon accident au doigt et ma blessure au genou", conclut-il. "Maintenant, c'est enfin terminé et je peux respirer ! Ce qui a été le plus dur pour moi était de me remotiver après ma blessure. En plus, je n'ai pas pu beaucoup m'entraîner l'hiver dernier et j'ai démarré la saison sur une nouvelle machine. Je ne savais pas quoi attendre de cette année 2008. Mais malgré mes problèmes, je n'ai jamais pensé à abandonner et je suis heureux de remporter finalement le championnat !"
En marge du couronnement d'Aro, Antoine Letellier a mené la catégorie une bonne partie de la journée et a bien failli réaliser l'exploit du jour. Mais, après avoir abandonné la veille, le surprenant Stefan Merriman remporte l'ultime manche du WEC 2008.
Junior : le titre acquis pour Oldrati, Marc Bourgeois et Jeremy Joly se libèrent...
Le titre Junior étant déjà pris depuis le GP d'Italie (lire Moto-Net.Com du 1er octobre 2008), Thomas Oldrati, nouvellement titré, a préféré participer au GP d'Europe dans la catégorie E1.
En l'absence du vainqueur 2008 de la catégorie Junior, la course s'est donc résumé à un duel entre Marc Bourgeois et Oriol Mena. Samedi, Marc s'impose devant son public pour 14,74 secondes tandis que Jeremy Joly confirme sa progression avec une 3ème place prometteuse.
Dimanche, Jeremy Joly (ci-dessus) profite des erreurs de Marc Bourgeois dans l'Enduro Test et offre à Sherco une première victoire sur le WEC, devant Oriol Menna et Vanni Cominotto.
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.