Surprise à l'état de prototype en mai , la première moto de l'ère moderne du constructeur Ariel se dévoile officiellement un mois plus tard. Déclinée en deux versions, l'Ace est aussi minimaliste, sculpturale et exclusive que les radicales voitures de sport de l'artisan britannique.
Surprise à l'état de prototype en mai, la première moto de l'ère moderne du constructeur Ariel se dévoile officiellement un mois plus tard. Déclinée en deux versions, l'Ace est aussi minimaliste, sculpturale et exclusive que les radicales voitures de sport de l'artisan britannique.
Ergonomie modulable et V4 de Honda VFR12
Pour propulser son nouveau et ambitieux projet sur le devant de la scène moto, Ariel a retenu le V4 ouvert à 76° de 1237cc de la Honda VFR1200. Un choix qui s'explique en grande partie par les relations nouées de longue date entre le fabricant anglais et le constructeur japonais, qui équipe notamment les barquettes ultra-sportives Ariel Atom avec des moteurs de Civic Type R.
Autres raisons de se tourner vers ce type de motorisation : sa compacité, son esthétique, sa sonorité et son tempérament à mi-chemin entre le couple d'un bicylindre et l'allonge d'un 4-pattes.
Les performances annoncées pour l'Ace sont identiques à celles de la routière Honda (173 ch et 129 Nm en Full), mais Ariel annonce avoir développé sa propre cartographie d'injection, qui boosterait le répondant du V4 japonais.
Espérons que les motoristes anglais aient su de cette manière insuffler le "peps" qui manque à l'excellent moteur nippon dans sa configuration d'origine. Ariel explique aussi avoir amélioré le rendement et la voix du 4-cylindres en V, grâce à son échappement totalement "fait maison". Au regard de l'énorme sortie du silencieux de la déclinaison "roadster" de l'Ace (modèle ci-dessus), sûr qu'il doit chanter juste, le V4 "Ariel-Honda" !
Car l'une des autres particularités de l'Ace est qu'elle se décline en deux versions : l'une typée roadster sportif avec coque arrière acérée, demi-guidon racing et suspensions de Superbike signées Öhlins, l'autre façon "power cruiser" avec selle monoplace, guidon droit et train avant non conventionnel articulé autour d'une fourche à parallélogramme, visuellement très inspirée des exclusives Confederate Fighter. C'est d'ailleurs cette deuxième version qui a été surprise lors de tests dynamiques le mois dernier.
Quasiment toutes les autres pièces ou éléments d'habillage sont similaires sur les deux déclinaisons de l'Ace, comme les étriers de freins radiaux à six pistons, les disques de 320 mm à l'avant, le petit sabot moteur en pointe et surtout le superbe et spectaculaire cadre en aluminium conçu spécialement par Ariel.
Composé de 6 morceaux principaux, ce châssis de toute beauté (voir photo ci-dessous) nécessiterait à lui seul "plus de 70 heures" d'usinage. Pensé pour être modulable, il reçoit des réglages lui permettant notamment de faire varier l'angle de chasse d'un très fermé 21,8° à un "custom-esque" 28,4° !
Et la modularité de ces Ace ne s'arrête pas là, puisque Ariel propose aux futurs intéressés de se créer une véritable "moto à la carte" en piochant parmi toute une liste de pièces et de parties d'habillage : du guidon aux couvres-radiateur, en passant par des selles solo ou duo plus ou moins hautes (jusqu'à 745 mm mini), des sauts de vent et même des réservoirs de formes et de volumes (de 14,1 litres à 21,3 litres).
En option, des freins full Brembo (Nissin de série) ou des jantes BST en fibres de carbone (en alu de série) sont aussi disponibles. Sans oublier la transmission à double embrayage DCT Honda, elle aussi proposée en option sur ces motos d'exception. Enfin, les repose-pieds en aluminium forgés sont réglables sur trois positions et ceux du passager sont démontables pour un look encore plus pur.
L'instrumentation entièrement digitale comprend quant à elle plusieurs écrans sur lesquels s'affichent notamment la vitesse, le régime moteur, la pression d'huile, la température du moteur et de l'air ainsi qu'un indicateur de passage en réserve. Des témoins lumineux renseignent aussi sur l'état de l'ABS de dernière génération et du contrôle de traction déconnectables installés en série.
Le poids n'est pas encore dévoilé, mais connaissant l'attachement de la marque à la maxime "Light is right", gageons qu'il doit se situer sous ou juste au-dessus de la barre des 200 kg tous pleins faits sur la version roadster.
Production confidentielle et tarifs élitistes
Ariel n'a pour le moment communiqué aucun prix ni date de disponibilité pour ses alléchantes motos, les premières produites par les actuels propriétaires de cette célèbre enseigne qui construisait des deux-roues au début du XXème siècle avant de sombrer dans l'oubli dans les années 70.
Rachetée en 1999 et rebaptisée "Ariel Motor Company", la marque s'était depuis uniquement concentrée sur la construction au compte-gouttes de voitures de sport à carrosserie ouverte (sans porte, ni toit, ni pare-brise) aussi élitistes qu'onéreuses (jusqu'à 150 000 € pour l'Atom V8 de 500 ch).
On imagine assez facilement qu'Ariel cherche à reproduire le même type de schéma commercial pour sa nouvelle moto Ace, d'autant que la marque insiste lourdement sur sa fabrication artisanale et entièrement "à la carte".
Autant d'éléments qui suggèrent à MNC un prix de départ compris entre 25 et 30 000 € et une diffusion limitée à une petite centaine d'unités par an : oui ça pique, même pour un tel "Ace de coeur" !
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.