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RENCONTRE AVEC LES MOTARDS
Paris, le 29 septembre 2004

Nouveau coup d'épée dans l'eau au ministère des transports...

Nouveau coup d'épée dans l'eau au ministère des transports...

Le ministre des transports et le délégué interministériel à la sécurité routière recevaient aujourd'hui la FFM et de la FFMC. Une rencontre purement médiatique selon la FFMC, qui n'a pas permis de faire avancer le débat sur l'allumage des feux le jour.

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Nouveau coup d'épée dans l'eau ? Nouvelle rencontre infructueuse ? Nouveau dialogue de sourds (lire Moto-Net du 23 mars 2004) ? Les journalistes qui s'intéressent aux questions de sécurité routière n'ont décidément pas un métier facile lorsqu'ils s'agit de trouver un titre pour relater une énième rencontre entre pouvoirs publics et représentants des motards...

Ou au contraire très facile, puisqu'un simple copié/collé suffirait presque à couvrir toutes les "rencontres", "tables rondes", "débats sans a priori" et autres "discussions très franches" qui se sont succédé ces dernières années...

Gilles de Robien et Rémy Heitz recevaient aujourd'hui la Fédération française des motards en colère et la fédération française de motocyclisme

La rencontre d'aujourd'hui au ministère des transports, où le ministre Gilles de Robien et le délégué interministériel à la sécurité routière Rémy Heitz recevaient une délégation de la Fédération française des motards en colère (FFMC) et de la Fédération française de motocyclisme (FFM), pour discuter de la future expérience déjà très contestée d'allumage des feux le jour par tous les véhicules (lire Moto-Net du 8 juillet 2004), n'a donc pas dérogé à cette règle d'airain de l'incompréhension mutuelle...

Gilles de Robien et Rémy Heitz recevaient aujourd'hui la Fédération française des motards en colère et la fédération française de motocyclisme

Au terme d'une bonne heure de discussion, le débat n'avait pas avancé d'un poil et Gilles de Robien recevait à déjeuner la journaliste Ruth Elkrief. C'est donc le délégué interministériel à la sécurité routière, Rémy Heitz, qui est venu expliquer que "l'expérience serait bien sûr maintenue", combien elle serait "bénéfique pour l'ensemble des usagers" et comment "les motocyclistes, qui représentent moins de 1% des usagers mais 15% des tués sur la route", devaient "faire un effort" pour améliorer les statistiques...

Est-il vraiment nécessaire de rappeler que si les "motocyclistes" meurent davantage que les automobilistes lors d'un accident, c'est qu'ils sont justement dépourvus de carrosserie ? Et qu'à part une poignée d'excités toujours mise en avant, l'immense majorité d'entre eux sont extrêmement vigilants au guidon, justement parce qu'ils se savent très vulnérables en cas de choc ? Et que sauf à les mettre dans une voiture, on ne réduira pas le nombre de motards tués si l'on ne réduit pas le nombre d'accidents ?

Gilles de Robien et Rémy Heitz recevaient aujourd'hui la Fédération française des motards en colère et la fédération française de motocyclisme

Pour la FFMC, qui avait apporté au ministre pas moins de "27 630 signatures recueillies contre cette mesure", il s'agit d'une "nouvelle rencontre purement médiatique : le ministre ne nous a pas vraiment écouté, il est resté campé sur ses positions". "Ce n'est pas faute d'avoir essayé", déplore Éric Thiollier, ancien membre de la FEMA (lire Moto-Net du 24 octobre 2000) et nouveau délégué général de la FFMC.

"Nous avons fait trois propositions concrètes au ministre qui ont été balayées d'un revers de la main", explique Frédéric Brodziack, porte-parole de la FFMC : "favoriser la technologie d'allumage automatique des feux en fonction des conditions de visibilité, lancer une campagne de sensibilisation auprès des automobilistes pour qu'ils allument leurs feux quand c'est nécessaire, comme le prévoit le code de la route, et une campagne visant à améliorer la vue de tous les usagers, qui sont 45% à connaître un problème de vue"... "On n'a pas été écouté", confirme Henri de Voguë du Bureau national : "Rémy Heitz voulait de toute façon lancer cette mesure et il a clairement indiqué qu'il ne reviendrait pas en arrière".

Gilles de Robien et Rémy Heitz recevaient aujourd'hui la Fédération française des motards en colère et la fédération française de motocyclisme

La position de la Fédération française de motocyclisme vis-à-vis de cette nouvelle mesure bulldozer du gouvernement est forcément plus mesurée, rattachement au ministère de la jeunesse et des sports oblige. Elle n'en demeure pas moins hostile : "nous ne sommes pas franchement pour cette mesure et nous sommes même plutôt contre", explique à Moto-Net Jean-Pierre Mougin, président de la FFM : "en 1975, la visibilité des motards était importante puisqu'on les a obligés à rouler feux allumés pour mieux les différencier. Je ne vois donc pas très bien pourquoi on devrait dire le contraire aujourd'hui ! Cette expérience ne va pas dans le bon sens. En outre, elle est trop courte pour pouvoir tirer des enseignements suffisants. N'étant pas obligatoire, elle risque même d'augmenter les risques puisque tout le monde n'allumera pas ses feux. Il n'y aura donc aucune uniformité sur la route".

Gilles de Robien et Rémy Heitz recevaient aujourd'hui la Fédération française des motards en colère et la fédération française de motocyclisme

"Cette mesure prendra bien sûr effet le 31 octobre, il n'est pas question de revenir en arrière", concluait enfin Rémy Heitz, tout en reconnaissant que "l'expérience menée dans les Landes ne permet pas de tirer de vraies conclusion, car le taux d'allumage des feux était trop faible (20%)". Le délégué interministériel assure qu'il n'a "aucun a priori sur les résultats de cette mesure", mais il estime tout de même qu'elle "devrait sauver plusieurs centaines de vie. Nous mettrons en place un système de veille pour permettre son évaluation et si l'expérience est concluante, elle pourra devenir obligatoire et être étendue aux agglomérations"...

Même si selon l'ensemble des assureurs français (Groupement des entreprises mutuelles d'assurance et Fédération française des sociétés d'assurance), dans 75% des accidents impliquant une moto et une voiture, le motard n'est pas responsable. Et même si, dans 50% des cas selon l'INRETS (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et dans 75% des cas selon l'étude européenne MAIDS (Etude approfondie de l'accidentologie moto), l'automobiliste impliqué déclare qu'il n'avait pas vu le motard...

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