Le Grand Prix de Grande Bretagne s'apparente pour de nombreux pilotes à une véritable deuxième épreuve nationale. Et même si le tracé de Donington Park est quelque peu déséquilibré, il offre un challenge à la hauteur du MotoGP... Présentation.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que Donington Park est un circuit singulier (lire Moto-Net.Com du 21 juillet 2005). La première partie de son tracé est très inspirée et profite habilement de la topographie des lieux : elle comprend de longues enfilades de courbe tantôt en dévers tantôt surélevées, dont certaines se négocient en aveugle, mettant à rude épreuve les nerfs des pilotes.
À cette première portion hélas, a dû s'ajouter une seconde portion d'asphalte bien plus monotone mais indispensable à l'obtention de l'homologation par la FIM... Cette partie facilement repérable s'étend des Fogarty Esses au virage de raccordement Goddards.
Les profils radicalement opposés des deux sections du circuit représentent un véritable casse-tête pour les pilotes et leurs mécanos. Leur moto doit à la fois être maniable et stable à haute vitesse dans les grands enchaînements des deux premiers secteurs, mais également bénéficier d'excellentes agilité et motricité dans les chicanes et épingles finales !
En plus de ces considérations techniques, s'ajoute le facteur météo : un autre défi à part entière ! "Parfois il fait beau à Donington, parfois le temps est froid et humide et nous devons prévoir des pneumatiques couvrant une large fourchette de températures", explique Jean-Philippe Weber, responsable de la compétition moto chez Michelin.
Surtout que dans les East Midlands, le ciel peut changer du tout au tout en un rien de temps : "Il pourrait y avoir des variations importantes entre les séances du matin et de l'après-midi, comme à Jerez où il faisait très froid le matin et 15° de plus l'après-midi", assure l'ingénieur français.
"Avec la nouvelle réglementation, il n'est pas évident de couvrir cette variation de température, c'est un vrai challenge", conclue Jean-Philippe Weber. Paradoxalement, la pluie pourrait bien faire l'affaire des manufacturiers, puisque les gommes de pluie ne sont soumises à aucune restriction ! Alors pleuvra, pleuvra pas ?
Gagner... De nouveau !
Le pilote qui souhaite par-dessus tout que le temps se maintienne au beau fixe tout au long du week-end, "comme l'an dernier", est bien évidemment Dani Pedrosa, maître incontesté de la précédente édition : pole, victoire et meilleur temps en course (lire Moto-Net.Com du 21 juillet 2005).
Avide de répéter son excellente performance de 2006 - l'espagnol n'a pas remporté de Grand Prix depuis 15 courses maintenant ! -, Dani est rentré satisfait des essais de Catalogne : "nous avons trouvé quelques trucs qui devraient nous aider, notamment des pneus que nous avons testés pour Michelin", assure le n°26.
"Par le passé, Dani préférait un pneu de construction légèrement plus souple qui lui procurait un bon feeling en début de course, mais il semblerait que le pneu plus rigide lui offre la possibilité d'être plus performant sur l'ensemble de la durée de la course", confirme de son côté Jean-Philippe Weber.
Comme à Montmeló, Pedrosa devrait chausser les pneus de la "nouvelle famille de constructions plus rigides", sur lesquels planche le manufacturier français depuis le GP de Turquie. Des pneus qui n'ont cessé de progresser depuis, et qui ont permis à Valentino Rossi de remporter son GP national !
On prend les mêmes ?
Vale aura naturellement à coeur de briller dimanche, puisqu'il le considère "depuis longtemps comme mon deuxième GP à domicile, car j'habite assez près, à Londres", précise le Doctor. Vainqueur à sept reprises de cette épreuve, l'italien s'attend cette année à une bataille encore plus ardue !
"Même si ça n'a pas été sa meilleure piste par le passé, je m'attends à ce que Casey soit de nouveau fort et Dani a gagné l'an dernier, donc il se battra également", prévoit le pilote Yamaha n°46, qui ne se laisse pas abattre pour autant !
Blessé l'an dernier à la suite de sa chute à Assen, Vale s'était qualifié à une laborieuse 12ème place avant de terminer deuxième à une poignée de secondes de Pedrosa. "C'est une superbe piste, fun à piloter, la ligne droite n'est pas trop longue et les fans sont merveilleux donc j'espère que nous pourrons encore gagner !", s'enflamme Valentino...
Casey Stoner confirme bien volontiers que Donington Park n'a jamais été sa "cup of tea". Pourtant l'an dernier, au guidon de sa RC211V, l'australien était parvenu à obtenir une honorable 4ème place, à moins de deux secondes du prince Rossi !
"Ça pourrait être une piste difficile pour nous, mais nous avons déjà prouvé cette année que la Ducati est bonne sur de nombreux circuits", remarque Casey, dont le moins bon résultat cette saison est une 5ème place à Jerez.
Livio Suppo, son manager, partage naturellement l'avis de son jeune poulain, préférant prendre comme repère les dernières courses de Stoner sur la GP7 plutôt que les performances enregistrées par les 990 lors des "deux dernières visites à Donington".
Capi-T-Rex relève le défi
En 2006, Capirossi avait échoué à la 9ème place tandis qu'en 2005, les Ducati n'avaient dû leur salut qu'à l'hécatombe de pilotes - onze seulement avaient rejoint la ligne d'arrivée ! - sous les trombes d'eau anglaises : Carlos Checa s'était alors classé 5ème juste devant Loris...
Malgré des performances sur le sec plutôt décevantes, Capi-T-Rex apprécie beaucoup Donington Park - "et pas uniquement parce que c'est là que j'ai obtenu ma première victoire en Grand Prix en 1990", explique-t-il. D'après lui, la piste est "un vrai challenge à piloter".
Pour l'aider à relever pareil défi, le n°65 compte sur la nouvelle cartographie de son moteur Desmo "utilisée au Mugello". Capirossi espère également que cette version plus docile du 800 cc sera un sérieux atout pour les prochains rendez-vous au Sachsenring et à Laguna Seca, des pistes où la remise des gaz doit être parfaitement maîtrisée !
La course pour Honda...
Son compatriote Marco Melandri vivra lui aussi une sorte de deuxième GP national, puisqu'il habite à quelques miles du circuit. Après le Mugello et Montmeló, le hérisson pense que Donington Park devrait lui être "largement plus favorable car mieux adapté aux caractéristiques de notre moto".
Ainsi, Marco a-t-il noté que "les virages ne sont pas aussi rapides et la ligne droite ne devrait pas être trop problématique puisqu'elle ne mesure que 564 mètres". L'an dernier, c'est un Melandri très diminué qui avait failli subtiliser sa deuxième marche à Valentino dans les tout derniers "yards". Et cette année ?
ou pour Suz ?
Parmi les pilotes de l'Intercontinental Circus, aucun n'est à 100% anglais. Seul John Hopkins possède des racines anglaises avérées et devrait logiquement faire parti des chouchous du public britannique. "J'ai vécu près d'ici et il me reste beaucoup d'amis et de famille", précise le pilote Suzuki, dont le team est basé dans le sud de l'Angleterre.
Huitième seulement l'an dernier à Donington Park, John a pris la bonne habitude cette saison de suivre - plus ou moins longuement - Rossi, Stoner et Pedrosa. Ce week-end, l'anglo-américain ne devrait pas faire exception, surtout que "nous avons testé beaucoup de nouveaux pneus à Barcelone et certains étaient incroyables", prévient le n°21 !
Happy Birthday Sylvain !
Français de nationalité, Sylvain Guintoli vit à quelques pas du circuit avec sa femme Caroline - prononcez "Cawolyne, my dear" - et sa fille Alicia. Très apprécié des commentateurs anglais pour sa maîtrise de la langue, Sylvain devrait profiter d'un appui non négligeable outre-Manche, d'autant qu'il fêtera ce dimanche ses 25 ans !
Gageons que les encouragements des anglais le porteront aussi bien, sinon mieux, que ceux de son public au Mans ! Car sur une piste mi-sèche mi-humide, le pilote Tech3 qui n'a rien à perdre - ou plutôt tout à gagner ! - pourrait nous surprendre... Go Syl !
L'autre pilote français à avoir une grosse carte à jouer lors de ce Grand Prix sera Randy de Puniet, OJ ayant décidé de mettre un terme à sa carrière cet après-midi même (lire Moto-Net.Com du 21 juin 2007).
Randy arrive en effet en Angleterre le moral gonflé à bloc, fort de l'obtention de ses meilleurs résultats en catégorie reine il y a tout juste deux semaines : deuxième sur la grille de départ et cinquième à l'arrivée du GP de Catalogne !
Avec un genou gauche et une épaule droite, le n°14 du team Kawasaki devra confirmer son excellente prestation espagnole, sur des terres britanniques qui l'ont vu conquérir sa dernière victoire, en 2005 sur Aprilia 250 (lire Moto-Net.Com du 25 juillet 2005)...
Ils seront aussi là !
Mais d'autres pilotes seront aussi à surveiller. Parmi eux surtout, le champion du monde en titre Nicky Hayden, enchanté des tests effectués les deux jours suivant la course catalane. "J'espère ne pas m'être fait des idées, mais nous serons bientôt fixés ! De plus, je suis entièrement remis de mes blessures du Mans donc je me sens près à attaquer vraiment fort", assure le Number One, pour l'instant 11ème du classement provisoire.
Les propos de Carlos Checa, pilote au sein du team privé LCR, tendent toutefois à relativiser le manque de résultats de Nicky, voire de l'ensemble de ses collègues Honda...
"Désormais, Honda travaille dur avec Pedrosa pour trouver la meilleure solution et c'est bien. Hayden a beaucoup de mal cette saison, Elias et Melandri sont plus rapides sur certaines pistes mais c'est dû à leurs pneus (Bridgestone au lieu de Michelin, NDLR) et Nakano qui est un bon pilote est également en difficulté", observe le vétéran espagnol.
Colin Edwards ne roule pas sur Honda - il pilote une M1 officielle -, mais il semble tout aussi déçu par sa saison, au moins depuis son podium à Jerez... "Je pensais pouvoir figurer au top 5 fréquemment", avoue la Tornade texane qui peine à terminer dans le top 10...
Connaissant Donington Park "sur le bout des doigts", l'américain compte sur cette épreuve pour marquer un tournant décisif. Avec Assen et Laguna Seca - deux pistes sur lesquelles ils a disputé ses plus belles courses - qui se profilent, c'est le moment ou jamais pour le n°5 !
Chris Vermeulen garde lui aussi d'excellents souvenirs de la piste anglaise, puisque c'est en British Superbike que le pilote australien a fait ses premières gammes, notamment grâce au grand Barry Sheene. Pour le n°71, son souci principal demeure la séance qualif : "j'ai prouvé que je pouvais être compétitif en course, je dois juste partir d'une meilleure place sur la grille", déclare Chris...
Rendez-vous lundi pour le "Lap by lap" exclusif de J. Arsouille sur Moto-Net.Com !
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