Ressuscitée avec les motos Chief et Roadmaster, la marque Indian connaît un vif succès avec sa performante Scout. Le constructeur de Springfield entend poursuivre son essor avec un modèle plus ''light'' mais pas moins savoureux : la Scout Sixty. Essai !
La position de conduite de la Sixty est inchangée par rapport à celle de la Scout originelle. L'assise reste donc très basse (à 643 mm du sol), les bras sont toujours tendus pour attraper le large guidon et les pieds sont dirigés droit devant soi. Du pur custom !
Les leviers de frein et d'embrayage tombent bien sous les phalanges de l'essayeur MNC (taille de gants L), mais les nanas aux petites menottes ou les balaises aux grandes paluches devront se satisfaire de cet écartement car aucun réglage n'est possible.
En cas de besoin, les petit(e)s ou grand(e)s pourront en revanche s'offrir des "extension / réduction" de repose-pieds et de guidon. Avec son 1,80 m, Moto-Net.Com ne s'est pas senti à l'étroit sur le modèle standard. Dans le catalogue des accessoires, MNC a flashé sur la selle "solo 1920", mais la selle passager fera sans doute plus d'heureux.
Avant de monter sur la bête, on se laisse facilement impressionner par le pneu avant, particulièrement imposant : à peine moins large que le pneu arrière, il est plus haut et semble donc aussi massif (130/90 contre 150/80). Pourtant, le comportement de la Sixty à faible allure est des plus intuitifs.
Les deux gros boudins sont montés sur des jantes de 16 pouces et l'angle de chasse est contenu pour un custom (29°), si bien que la moto se révèle très maniable. Le train avant n'est jamais tombant et évite ainsi toute - mauvaise - surprise aux motards qui n'ont jamais chevauché de moto américaine.
Sensible lorsqu'on manoeuvre la moto moteur coupé et estimé à 246 kg à vide, le poids de la Sixty s'évapore dès qu'on enclenche le premier rapport. Très basse, la machine est également fine au niveau du bas-moteur, ce qui améliore l'équilibre, l'accès des pieds au sol et le confort de conduite.
Facile d'accès, la Scout Sixty continue de charmer grâce à ses suspensions qui absorbent agréablement les ralentisseurs et gomment efficacement la majorité des pièges en ville. Ce n'est que sur petites routes dégradées que les amortisseurs montrent leurs limites...
L'arrière de la moto sursaute un peu trop après une brutale compression, et il arrive même que les fesses du pilote décollent ! Elles sont heureusement réceptionnées par la partie arrière de la selle, convenablement rembourrée. On note au passage que la selle manquera peut-être d'un peu de largeur pour gérer de très longs parcours.
Le plus gros défaut de la selle est ailleurs : elle ne se verrouille pas sur la moto... Les propriétaires peuvent donc craindre le vol ou, sans aller jusque-là, les mauvaises blagues et vieux jeux de mots d'amis "biker" et farceur : "comme t'as une Scout "Light", on t'impose un régime sans selle... hohoho !"
Au contraire, le siphonage de réservoir est rendu impossible par sa fermeture à clé : celle de contact qui s'installe sur le flanc gauche pour démarrer le moteur et active aussi le Neiman pour bloquer la direction. Aucun risque non plus de perdre le bouchon de réservoir, puisqu'il est monté sur charnière.
La Sixty assure un peu moins en matière de freinage, la faute surtout à un disque arrière qui est pincé par un unique piston : il manque donc de mordant et son dosage n'est pas des plus aisés. À l'avant, le disque de même taille (298 mm) est mordu par un étrier à double pistons plus performant, mais pas parfait non plus.
Il faut en effet bien tirer sur le levier pour ralentir efficacement la moto. On s'en rend compte en attaquant - un peu trop, avouons-le - sur petites routes, mais aussi en ville où l'on doit parfois ralentir vivement. Bon point toutefois pour la Sixty : son ABS monté de série est aussi efficace qu'agréable.
Testés par le Journal moto du Net dans d'excellentes conditions - une vingtaine de degrés dans l'air, un bitume bien sec et un grand soleil -, les pneus siglés Indian mais produits par la marque taïwanaise Kenda ont rempli leur contrat... et même plus.
Leur bon comportement est néanmoins à confirmer sur le mouillé : la veille de notre essai, un journaliste s'est fait surprendre par une portion de route humide. "Méfiez vous des zones ombragées", insistait donc lourdement le constructeur...
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS SCOUT SIXTY |
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POINTS FAIBLES SCOUT SIXTY |
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