Le champion du monde MotoGP en titre, Jorge Martin, revient sur sa décision de mettre un terme prématuré à son contrat avec Aprilia. Le madrilène de 27 ans, de retour à Brno après plusieurs mois d'absence, honorera bel et bien son engagement jusqu'à fin 2026 !
"Ces six ou sept derniers mois ont été très difficiles", déclare Jorge Martin après avoir reçu le feu vert médical pour participer au GP de République tchèque, sa première course depuis son retour avorté au Qatar. "J'ai beaucoup souffert à cause de nombreuses blessures, mais je suis finalement heureux d'être ici et de retrouver le MotoGP. Je suis également heureux d'annoncer que je continuerai avec Aprilia jusqu'en 2026".
Cette annonce inattendue met un terme au différent qui l'oppose à Aprilia depuis la fin du mois de mai, quand Jorge Martin - lourdement blessé pendant l'intersaison - avait officialisé son désir d'activer une clause de rupture anticipée en lien avec sa position au championnat. Ce choix avait été rendu public au GP de France, lorsque l'ancien pilote Ducati s'était rendu au Mans (72) pour l'annoncer à son employeur. La marque italienne s'est rapidement déclarée prête à se rendre au tribunal pour faire valoir ses droits, alors même que Martin n'a participé qu'à une seule course sur la RS GP : le GP du Qatar, où il s'est de nouveau blessé.
Très vite, le ton est monté entre les deux parties alors que l'agent sportif du champion du monde, Albert Valera, semblait prendre un certain plaisir à ajouter de l'huile sur le feu avec des déclarations incendiaires auprès de la presse : "Jorge est totalement libre, disponible", assurait-il début juillet, en évoquant sans se cacher des contacts pris avec d'autres constructeurs dont Honda. Conscient de l'image regrettable renvoyée par cette situation, le promotteur du MotoGP, Dorna Sports, était à son tour intervenu en prévenant que Jorge Martin ne serait pas autorisé à rouler sous de nouvelles couleurs en 2026 tant que son litige avec Aprilia ne serait pas résolu.
Ajoutez à cela le fait que Marco Bezzecchi fasse grimper la RS GP sur la plus haute marche du podium en Grande-Bretagne, puis signe trois podiums consécutifs, et vous obtenez un Jorge Martin qui peut commencer à douter du bien-fondé de sa rupture. D'autant que les prétendantes disponibles manquent furieusement d'atouts : Honda et Yamaha sont encore (très) loin, alors que KTM est suspendu aux restrictions de son plan de relance économique. Certes, "Martinator" avoue ne sêtre jamais senti à l'aise sur l'Aprilia - dès les premiers essais, confesse-t-il aujourd'hui -, mais les alternatives semblent bien pires !
Peu probable par ailleurs de le voir retourner chez Ducati, seule moto plus compétitive que l'Aprilia : il faudrait ravaler beaucoup de fierté avant de voir Jorge Martin accepter d'à nouveau piloter une Desmosedici privée, celle-là même qu'il a quitté avec fracas suite à la nomination de Marquez dans le team officiel !
En clair : Jorge Martin s'est placé dans une impasse, avec en prime le constat de voir sa côte se dégrader en réaction à une décision jugée critiquable sur le fond comme sur la forme. Autant de raisons qui justifient sa marche arrière après deux mois de batailles âpres. Et encore s'agit-il ici de motifs connus : le petit doigt de MNC lui souffle, qu'en coulisses, des perspectives de poursuites juridiques avec d'importantes pénalités financières à la clé ont été évoquées... Reste à tenter de recoller les morceaux, en espérant néanmoins que chacun parvienne à tourner la page pour avancer vers un but commun.
Or, rien est moins sûr dans la mesure où Jorge Martin néglige volontairement une règle essentielle après avoir blessé un partenaire : faire amende honorable. "Je ne me suis pas excusé, parce que je n'ai pas le sentiment de devoir m'excuser de quoi que ce soit. J'ai fait ce que j'ai pensé être le mieux pour ma carrière et maintenant on est ensemble", répond l'intéressé lors de son entretien avec la presse en amont du GP de République tchèque. "On sait qu'il s'est passé ça, on sait qu'il faut qu'on recommence à travailler ensemble, et c'est tout".
"Ça ne va pas être facile, c'est sûr, tout ne va pas être rose d'emblée, mais on va se battre pour ça et je vais faire de mon mieux pour obtenir de très bons résultats", prévoit l'officiel Aprilia, avant d'affirmer haut et fort : "je ne regrette rien".
"Tout ce que j'ai fait pendant ces quelques mois a été ce que j'ai pensé être le mieux pour mon avenir et pour moi", se justifie-t-il, en rappelant les terribles épreuves auxquelles ses blessures à répétition l'ont confronté. "Personne ne peut comprendre ce qui vous passe par la tête quand vous êtes à l'hôpital avec 12 côtes cassées et que vous n'arrivez pas à dormir pendant une semaine. Donc tout ce que j'ai fait, je l'ai fait parce que je pensais que c'était ce qu'il y avait de mieux pour mon avenir, et c'est également ce que je fais maintenant en décidant de rester ici".
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2025
02 mars : GP de Thaïlande
16 mars : GP d'Argentine
30 mars : GP des Amériques
13 avril : GP du Qatar
27 avril : GP d'Espagne
11 mai : GP de France
25 mai : GP de Grande-Bretagne
08 juin : GP d'Aragon
22 juin : GP d'Italie
29 juin : GP des Pays-Bas
13 juillet : GP d'Allemagne
20 juillet : GP de République Tchèque (sous réserve)
17 août : GP d'Autriche
24 août : GP de Hongrie (sous réserve)
07 septembre : GP de Catalogne
14 septembre : GP de Saint-Marin
28 septembre : GP du Japon
05 octobre : GP d'Indonésie
19 octobre : GP d'Australie
26 octobre : GP de Malaisie
09 novembre : GP du Portugal
17 novembre : GP de Valence