Par Maéva Louis
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Hier, 1 200 motards ont emprunté ensemble la rocade pour faire entendre leur voix

Hier après-midi, allées de Tourny, ça vrombissait sec. Ils étaient plus d'un millier à avoir envahi la place, jeunes, vieux, hommes et femmes, vêtus de cuir, aigle dans le dos ou pas. Sous le soleil, les motos rutilaient, pétaradaient, klaxonnaient. Histoire de mettre l'ambiance avant de s'offrir une petite balade en cortège sur la rocade. On ne s'amuse pas, on manifeste.

« Nous sommes les moutons noirs de la sécurité routière ! » s'insurge Frédy Babot, porte-parole bordelais de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC). Il a en travers de la gorge la « répression » faite aux motards concernant la circulation entre les files de voiture. Une pratique courante, jugée non dangereuse par les motards. « Du moment que les gens se serrent, c'est qu'ils nous voient », argumente Lionel, venu participer à l'événement. Pour Thierry, autre féru de moto, il suffit d'un « respect mutuel entre motards et automobilistes ».

Crainte du contrôle technique

Autre colère : le gouvernement souhaite instaurer, dès janvier 2011, un contrôle technique pour cyclomoteurs. Les motards craignent qu'à terme, leurs engins ne soient également concernés. Une mesure qu'ils vivraient comme un affront. Pour eux, une moto en mauvais état, ça n'existe pas. « Les motards ont une relation passionnelle avec leur moto, explique Frédy Babot. Ils l'entretiennent, parce qu'ils savent qu'ils sont fragiles. » Une autre raison leur fait redouter le contrôle technique : « Il y a des choses pas trop autorisées… » avoue Lionel, faisant allusion aux motos trafiquées et débridées. Pour lui, « c'est ça qui est plus ciblé que le reste ». La FFMC avait préparé des tracts visant à rallier les automobilistes à sa cause.