Insolite. Dominique Roussin envoie du bois

Dominique Roussin a un don. Depuis 30 ans, le bûcheron sculpte d'énormes arbres à la tronçonneuse. Sans plan, il réalise d'incroyables statues pouvant atteindre jusqu'à 10 m de haut. L'artiste sera ce week-end en démonstration à Peumerit. Rencontre dans son ranch à Plomeur.

À 64 ans, Dominique Roussin, après une vie bien remplie, sculpte avec talent à la tronçonneuse.
À 64 ans, Dominique Roussin, après une vie bien remplie, sculpte avec talent à la tronçonneuse.

Apprenti décorateur en faïencerie, moniteur d'équitation, docker, pelleteur, portier de discothèque, professeur de karaté, modèle (nu) pour les étudiants des Beaux-Arts et même strip teaser dans les quartiers chauds de la capitale. L'homme, a, pour le moins, baroudé. À 64 ans, Dominique Roussin, aujourd'hui grand-père, porte un regard amusé sur son parcours singulier. « J'ai bien profité. C'était les années 70, il y avait beaucoup de débrouillardise », commente-t-il sobrement.

 



Une tronçonneuse en guise de pinceau


Installé à Plomeur depuis 22 ans, le bûcheron s'est construit une solide réputation internationale avec cinq titres inscrits aux Guiness-book. Sa spécialité : la sculpture à la tronçonneuse. De A à Z, jusqu'aux finitions, directement dans des troncs d'arbres. Du cyprès de préférence. Sans ciseau ni marteau. Ses réalisations peuvent atteindre jusqu'à 10 mètres de haut. Une épreuve physique et technique. « Je me sers de ma tronçonneuse comme d'un pinceau », confie le Bigouden, Stetson sur la tête, clope au bec. Ce dernier se découvre un « don » dans les années 80. Il est alors en campagne dans les Pyrénées, dans les Ardennes Belges et jusqu'au Canada. Les conditions de travail sont rudes pour ne pas dire extrêmes. Le bûcheron se blesse huit fois avec la lame de ses machines. On lui posera jusqu'à 45 points de suture pour une blessure au bras. Mais l'homme, taillé façon Stallone, est un roc. Pas du genre à renoncer.

« Sur le tas »


Pendant son temps libre, il réalise ses premières sculptures et remporte ses premiers concours. « Je n'ai jamais pris de cours, j'ai tout appris sur le tas », explique t-il. Aigle, tête d'ours, buste de cheval, totem... Le bûcheron, féru de culture amérindienne, s'amuse avec ses « petites mobylettes » nom affectueux donné à ses tronçonneuses (dont le poids peut atteindre 15 kg). En 2001, lors d'un séjour au Québec, il passe plusieurs semaines au sein d'une tribu. « Je sculptais des têtes d'Indiens. Lors d'une fête, j'en ai offert une au chef. Il a beaucoup apprécié. Le courant est très bien passé entre nous ».

Une Harley Davidson grandeur nature de 200 kg


De ce voyage initiatique, Dominique a conservé le goût de la liberté. Depuis son retour en France, il parcourt le pays inlassablement en participant à de nombreux rassemblements. Adepte du troc, le Bigouden dissémine ses oeuvres sur son chemin. Ses créations sont des défis sinon des exploits comme la réalisation d'une Harley Davidson grandeur nature. Poids de la bête : 200 kg. Uderzo, Hugues Aufray et Johnny Hallyday ont déjà applaudi son travail. Dans son ranch, il est submergé de commandes. Il a tout de même trouvé le temps de participer au rassemblement de belles mécaniques « Coeur de Cox » ce week-end à Peumerit. Il réalisera une sculpture en public. Les fonds collectés lors de l'événement serviront à aider une famille de Landivisiau touchée par le handicap.

Pratique
Coeur de Cox, à Peumerit, demain , à 18 h, samedi à 11 h 30 et dimanche à 12 h. Entrée gratuite. Dominique Roussin fera une sculpture sur bille de bois en direct sur deux jours, samedi et dimanche après-midi.

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