Sécurité Routière

Motards en colère : « Nous ne sommes pas des délinquants de la route »

Motards en colère : « Nous ne sommes pas des délinquants de la route »
Impressionnant rassemblement samedi place Clemenceau pour ces motards en colère. © ASCENCION TORRENT.
Par Bruno Robaly, publié le , modifié .

Les motards ont réussi leur pari. Samedi après-midi, ils étaient plus d'un millier - 1 100 selon les organisateurs - dans le défilé parti du parking du Zénith de Pau pour remplir la place Clemenceau.

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« Nous ne sommes pas des délinquants de la route ! » : quand on interroge Nathanaël Gagnaire, membre du bureau national de la FFMC , sur le comportement dangereux de certains motards ou cyclomotoristes que certains automobilistes ne manquent pas de constater, il n'élude pas la question. « Ceux qui font n'importe quoi avec leurs deux roues sont une minorité. Et on rencontre ce même type de comportement chez les automobilistes... ».

Bernard Hanriot, le président de la FFMC 64 , veut ainsi « tordre le cou » aux préjugés à l'encontre des motards. « Nous ne sommes pas les mauvais élèves de la route : c'est une discrimination trop couramment répandue. Même dans les médias... Quand un journal titre « un motard se tue », on découvre ensuite qu'il a été tué par une voiture ». Nathanaël Gagnaire approuve : « Dans 75 % des accidents entre une voiture et une moto, le motard n'est pas responsable ».

Toujours trop de morts sur la route

Nathanaël Gagnaire comme Bernard Hanriot estiment cependant qu'il y a toujours trop de pilotes de deux-roues motorisés tués sur la route. « Mais leur nombre est globalement stable en France depuis dix ans - entre 900 et 1 000 par an - alors que le nombre de deux roues en France a augmenté de 60 % sur cette période. De plus, si nous étions si dangereux, il y aurait longtemps que la mutuelle des motards, qui existe depuis trente ans, aurait mis la clé sous la porte ! ».

Une certitude : les pilotes de deux roues sont plus vulnérables que les autres automobilistes. C'est d'ailleurs un des axes forts du combat des Motards en colère : « Il faut que tous les conducteurs soient sensibilisés, dès le départ, à notre vulnérabilité », insiste Nathanaël Gagnaire.

« C'est pour cela que nous militons notamment pour un module « deux-roues motorisés » dans la formation initiale des candidats au permis B. S'ils passaient quelques minutes comme passager d'une moto, ils comprendraient mieux comment se déplacent les deux-roues, et comment les détecter sur la route. La cohabitation entre auto et deux-roues et un meilleur partage de la route, cela s'apprend ! ».